Les Mots des morts

© National

Au début, l’ambiance et la grammaire sont celles du roman policier plus que du polar. Un commissaire un peu brisé et son adjoint un peu lisse enquêtent sur un crime peut-être double, commis dans un appartement bourgeois de la rue de l’Ermitage à Ixelles: un éditeur de beaux livres y est retrouvé assassiné, avec, à ses pieds, sa secrétaire et probable meurtrière, mais dont le suicide semble très suspect. Et sous elle, dans son sang, ce qu’il reste apparemment d’un manuscrit, lui-même à l’apparence d’une énigme policière… Une ambiance de Cluedo confortable qui va pourtant, au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la vie des personnages et dans les quartiers moins chics de Bruxelles, laisser la place à un jeu de miroirs étrange, et cette fois plus dérangeant. L’éditeur et sa secrétaire, tel un vice, écrivaient en secret des romans policiers inspirés de faits réels, et parfois des enquêtes, pas toujours réussies, du commissaire Quethec, double de papier de l’auteur de ce premier roman très bruxellois, mais beaucoup moins propre sur lui qu’il n’y paraît de prime abord. Un roman récompensé sur manuscrit par le prix Polar de la Foire du Livre (ex-Prix Fintro), longtemps gardé dans un tiroir par son auteur, et écrit alors qu’il travaillait lui-même dans une maison d’édition. Vous avez dit jeu de miroirs?

D’Olivier Hecquet, éditions Ker, 144 pages.

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