Les Inconsolés

Prologue: un homme se déleste d’un corps, mais pas de l’âme de celle qui l’habitait… Lise est une jeune étudiante qui rêve du prince charmant, lequel apparaît un jour de soleil à la terrasse d’un café situé en face de la fac où elle étudie la littérature. Louis est aussi blond que Lise n’est brune, il est aussi grand bourgeois qu’elle n’est fille d’émigré vietnamien et d’une orpheline normande. Entre eux, un abîme social et une béance de passion, dont la douce brûlure va les consumer. Lise qui rêvait de château et de Belle au bois dormant, ne peut croire sans réserve à ce conte de fées, que leurs coeurs et les corps s’accordent en dépit de leurs différences. Et si le coeur a « sa » raison, pas sûr que l’inverse soit vrai. Conte… à rebours, alliant magie de l’amour et merveilleux (sorcière et ogresse s’y croisent), à la phrase longue et charpentée qui ne verse ni dans la mièvrerie, ni dans l’effet appuyé virant au grandiloquent (genre Belle du Seigneur), le roman à deux voix -celle de Lise et celle d’un ou une autre indéfini jusqu’au dénouement- de Minh Tran Huy explore et joue de l’ambiguïté des sentiments, du poids du passé, des préjugés de classe… Autant de sortilèges que les deux « éros » doivent vaincre. Avec pour morale, une épitaphe qui ne l’est pas vraiment: si l’amour n’est pas éternel, son souvenir, lui, l’est certainement…

De Minh Tran Huy, éditions Actes Sud, 320 pages.

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