Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Ils ont contribué au fabuleux destin des Quatre de Liverpool. Esquisses de Brian, George et des autres, tous cinquièmes membres potentiels (1).

Brian Epstein (1934-1967) le manager essentiel

Jewish boy d’une famille nantie de Liverpool, il tient l’un des magasins familiaux d’électroménager quand des teenagers viennent lui réclamer My Bonnie par The Beatles. Il découvre – et signe – alors le groupe inconnu à ses oreilles… En devenant leur manager le 24 janvier 1962, Epstein recadre le look de ses poulains et leur assume un brillant plan de carrière. Frère de sang de la folle aventure beatlesienne, Brian n’assumera jamais son homosexualité. Sa mort par overdose accidentelle de médicaments en août 1967 est ressentie comme une tragédie, particulièrement par John.

George Martin (1926) L’homme-orchestre

Ce pianiste-hautboïste formé au classique va être le yin du yang Beatles, la force qui met en place la sonorité historique de leurs disques. Producteur-arrangeur, Martin supervise et orchestre tous les albums des Beatles, à l’exception de Let It Be. C’est lui qui écrit les partitions de certaines séquences comme l’inoubliable prestation des cordes sur Eleanor Rigby. Avec un équipement analogique qui semble aujourd’hui extraordinairement rudimentaire, Martin a produit des disques indémodables…

Neil Aspinall (1941-2008) la garde rapprochée

Ami d’enfance de Paul McCartney, il va diriger l’Apple Corps – compagnie fondée par le groupe en 1968 – de 1970 à 2007… C’est dire si la confiance placée en lui par les Beatles est d’une longévité exceptionnelle. Vu les multiples litiges en cours – avec Allen Klein, EMI ou Apple Computer- , le travail ne fera jamais défaut à celui qui fait ses classes beatlesiennes comme road manager et assistant personnel. Homme de la débrouille ultime – c’est lui qui collecte les dizaines de portraits pour la couv’ de Sgt Pepper’s –, il connaît son quart d’heure de gloire publique en prenant la place de George, fiévreux, sur le plateau du Ed Sullivan Show en 1964…

Allen Klein (1931-2009) le déménageur

Habillé d’une sulfureuse réputation – il finira propriétaire de pratiquement toutes les chansons des Rolling Stones d’avant 1971… -, ce New-Yorkais hâbleur est appelé, en janvier 1969, à la rescousse par les Beatles au bord de la faillite. Lennon pousse George et Ringo à aller vers Klein – et non vers le beau-père de McCartney, l’avocat d’affaires Lee Eastman- , Paul restant éternellement méfiant vis-à-vis de l’Américain brutal. Celui-ci renégocie néanmoins brillamment le taux de royalties avec EMI (2) et fait le ménage au karcher dans la gabegie d’Apple Corps, la danseuse dépensière des Beatles. Cela finira en procès entre Klein et les Beatles, l’affaire se prolongeant jusqu’en 1977…

Billy Preston (1946-2006) l’organiste organique

Ils se croisent une première fois dans les bouges d’Hambourg où Preston accompagne la folie Little Richard aux claviers. Sept ans plus tard, les Beatles convoquent le prodige en studio pendant les sessions névrotiques de Get Back. La plage titulaire est, fait exceptionnel, cosignée The Beatles With Billy Preston. Ce dernier, remarquable pianiste-organiste, est aussi du concert événement sur le toit d’Apple le 30 janvier 1969 et de 2 morceaux sur Abbey Road…

(1) Yogi, Stu Sutcliffe et Pete Best, autres cinquièmes Beatles potentiels, sont présentés dans l’article consacré à Hambourg (voir page 12).(2) après les renégociations, les Beatles vont désormais gagner 69 cents sur chaque album -vendu au prix de 6 ou 7 dollars -, un taux exceptionnel pour l’époque.

Philippe Cornet

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