L’Arbre d’obéissance

Théodoret, seize ans, rentre le troupeau lorsqu’il entend de toute son âme l’Appel divin vers une vie de prière. Le jeune berger prend la route du monastère de Téléda. Novice, il fait la connaissance de Syméon dont les mortifications l’impressionnent. Devenu moine copiste, Théodoret se consacre avec exaltation au témoignage de l’élection de Syméon. Lequel stylite, après bien des austérités hors du commun, mourut en l’an 462, après 42 ans passés sur des colonnes à plusieurs mètres du sol pour jeûner et prier. Qui attend de Joël Baqué un nouveau festin de fulgurances, de flegme poétique, pêche par excès d’orgueil… Après avoir précédemment affûté le regard sur la Clinencourt électrique trois vitesses et tout alu d’un charcutier égaré au pôle Sud ( La Fonte des glaces, formidable), l’auteur de La mer c’est rien du tout met son lecteur au pain sec et à l’eau. Un quignon de Pascal Quignard pour tout baluchon, on arpente les étendues arides d’Égypte et de Syrie sur les traces des athlètes de l’exil. Une traversée du désert? Si Baqué nous donne la bastonnade -le bâton enfonce la graine de l’obéissance- rien n’y fait: agenouillé sur une brique d’argile, on guette une prochaine apparition moins ascétique. « Il est bon et juste que le ruisseau sache qu’il n’est pas un fleuve. »

De Joël Baqué, ÉDITIONS P.O.L., 176 pages.

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