Maxime Delcourt
Maxime Delcourt Journaliste

22.40 ARTE

DOCUMENTAIRE DE DAMIEN VERCAEMER.

Si vous pensez que le surf se limite à Point Break, ce documentaire est pour vous! Inventé par les Polynésiens migrant vers l’archipel hawaïenne aux alentours de l’an 1000, la discipline renferme bien plus de mysticisme que le film de Kathryn Bigelow le laisse penser: c’est une ode à la liberté, une recherche de bien-être et une accumulation de « good vibrations », comme le chantaient les Beach Boys. C’est en tout cas ce que cherche à démontrer L’appel de la vague, reportage à la fois touffu et maîtrisé de Damien Vercaemer. En un peu plus de 50 minutes, ce dernier retrace l’histoire récente d’un sport de plus en plus pratiqué, mais toujours aussi ingrat car soumis en permanence aux humeurs de l’océan. C’est ainsi que l’on apprend que, bercée au son et aux idéaux du flower power, la pratique du surf explose au cours des années 60, au même moment que la déferlante hippie. Depuis, cette image de mec cool et décontracté s’est installée dans l’imaginaire collectif. Pourtant, le surf n’est pas simplement l’apanage d’individus bronzés venus célébrer leurs corps à la fois fins et musclés, c’est également une religion que ne peuvent pas comprendre ceux qui n’en sont pas. Une religion où l’eau est l’élément le plus puissant de la Terre, où Huntington Beach en Californie fait office de lieu de culte, où -parce qu’il faut bien gagner sa vie- l’on s’autorise quelques dérives marketing (le surf pèserait actuellement plus de 7 milliards d’euros).

Mais le plus important et le plus intéressant dans ce documentaire se trouve dans cet habile mélange d’images d’archives, de prouesses sportives et de réflexions poussées sur le lifestyle des surfeurs. Vercaemer ne fait pas de différence entre ceux qui considèrent l’océan comme une mère biologique, comme une amante ou comme un amour au caractère incontrôlable. Car, si tous sont conscients que le surf s’est popularisé depuis quelques années, pour eux, rien ne change. Surtout pas la sensation. On le constate d’ailleurs amplement lors d’une séquence où Peyo Lizarazu, frère de l’ex-footballeur français Bixente, explique son approche de la vague. Après tout, comment appréhender une vague de plus de 20 mètres où toute chute peut être mortelle? Une chose est sûre, mieux vaut ne pas faire le malin et être certain de son coup avant de s’élancer. Notons également que le réalisateur ne se focalise pas uniquement sur la gent masculine, offrant la part belle aux femmes qui, depuis bientôt 30 ans, apportent un souffle nouveau sur les spots du monde entier. Et de nouveaux sponsors…

MAXIME DELCOURT

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