L’affaire Sparsholt

Octobre 1940, tandis que le Blitz fait rage à Londres, David Sparsholt fait son entrée à l’université d’Oxford. Ce jeune athlète semble d’abord ignorer la fascination qu’il exerce sur les autres -en particulier sur le romantique Evert Dax, fils d’un célèbre romancier. Autour de David, des liens se tissent qui vont marquer les décennies à venir… Il n’y a pas que la taille qui compte mais, tout de même, sur 600 pages impressionnantes de maîtrise technique, Alan Hollinghurst embrasse l’évolution des moeurs britanniques sur la question de l’homosexualité. De 1940 à 2012, du bienheureux brouhaha dans le bruissement des toges à Oxford jusqu’aux backrooms d’une boîte gay et l’application Grindr, en passant par la braguette de Tom Jones, le styliste anglais dresse le portrait sur trois générations d’un groupe d’amis liés par la peinture, la littérature et l’amour. Se déploie une fascinante ingénierie romanesque où Hollinghurst enregistre avec un luxe de détails confondants comment se transmettent, perdurent ou se métamorphosent les remous vertigineux des intentions équivoques. Le découpage en cinq parties étourdit le lecteur par la puissance des ellipses déployées, les dimensions psychologiques et sociétales s’épousent dans un mouvement d’une ampleur rarement égalée, le style et le talent de portraitiste procédant par touches font le reste. Bref, du biscuit!

D’Alan Hollinghurst, traduit de l’anglais (Angleterre) par François Rosso, Albin Michel, 608 pages.

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