Peu visible médiatiquement, le rap belge a pourtant derrière lui une histoire longue d’au moins 20 ans, et reste aujourd’hui encore très actif.

Alice. Le hip hop, culture populaire qui se complaît dans l’attitude ghetto? Rien n’est plus faux. Cela fait un petit temps maintenant que le hip hop, via sa branche graffiti, trouve aussi refuge sur les cimaises des musées. A Bruxelles, la galerie Alice, rue Dansaert, est devenu un lieu d’exposition incontournable du street art.

BRC. Là où tout a commencé ou presque. BRC est l’abréviation de Brussels Rap Convention. Collectif bruxellois, BRC est aussi le nom de la première compilation de rap belge, sortie en 1990.

Coicou Philippe, alias DJ Kwak. Les soirées hip hop ne sont pas vraiment légion à Bruxelles. Les mensuelles de Strictly Niceness sont donc les bienvenues pour tout amateur de groove un poil funky. A noter que DJ Kwak anime également une émission sur la radio FM Brussel, tous les samedis de 18 h à 19 h, ensuite podcastée.

Defi J. Figure tutélaire du hip hop belge, Défi J est là depuis le tout début et reste encore aujourd’hui une des principales chevilles ouvrières du mouvement. Avec Phil One, Sahly Nourdi (son vrai nom) est notamment à l’origine de BRC.

Embrouilles. Et si c’était aussi ça, la raison du relatif insuccès du rap belge? Si la situation semble s’être « pacifiée », les dissensions intérieures et autres divisions stériles ont souvent miné le mouvement.

Flandre. C’est un fait: les rappeurs bruxellois ont souvent davantage trouvé de portes ouvertes du côté des institutions culturelles flamandes (KVS et Beursschouwburg en tête) que francophones. Et puis le hip hop belge, c’est aussi une composante flamande, peu connue de ce côté-ci de la frontière linguistique, mais bel et bien vivace.

Gharbaoui, Abdel Hamid, alias Benny B. On a beaucoup rigolé à l’époque de cette version commerciale et facile du rap. N’empêche: avec Vous êtes fous!, on tient en 1990 le premier carton du rap franco-phone.

Internet. En mal de visibilité dans les grands médias, le rap belge trouve de plus en plus refuge sur le Net. Le webzine Chronyx est une de ses principales vitrines (www.chronyx.be).

James Deano. Blanc, belge, et surtout fils de commissaire, Olivier Nardin sait qu’il n’a pas grand-chose pour lui dans le milieu hip hop. Il ne joue que plus facilement avec les clichés du genre. Ce qui lui a déjà permis d’obtenir un hit, le fameux Les Blancs ne savent pas danser.

Krewcial. Originaire de Gand, Pascal Garnier est, avec DJ Lefto, l’un des principaux DJ/producteurs en Flandre, collectionnant les sorties sur des labels étrangers aussi prestigieux que BBE ou Blue Note. On lui doit le premier album de rap belge en anglais ( Live Guy With Glasses, en 99).

Lézarts urbains. Le mouvement hip hop belge doit beaucoup à l’asbl saint-gilloise (et son directeur Alain Lapiower). Depuis les années 90, Lézarts urbains a non seulement suivi, mais aussi soutenu sans relâche cette culture urbaine.

Malfrats linguistiques. Le premier nom du collectif liégeois, qui se fera appeler par la suite… Starflam. Signé sur une major, le groupe obtiendra un disque de platine pour Survivant, en 2001. Depuis sa séparation, on a eu droit aux £uvres solos de plusieurs de ses membres: Akro, l’Enfant Pavé et surtout Baloji avec son magistral Hôtel Impala.

Namur break sensation. La danse est une composante essentielle de la culture hip hop. En Belgique, un groupe comme le NBS a non seulement posé les bases, mais a aussi réussi à présenter son art sur des scènes plus « classiques ».

Ouadrassi Saïd. Il est l’un des exemples les plus marquants de ces chorégraphes « hip hop » qui ont su s’appuyer sur la rue pour mieux en sortir. Breaker fameux, Saïd Ouadrassi a ainsi monté plusieurs spectacles qui ont trouvé écho dans des festivals étrangers.

Puta madre. On en a parlé avec Pee Gonzales, l’un de ses principaux membres. Premier groupe belge à sortir un album en indé, De Puta Madre n’aura de cesse de s’entêter à tracer sa propre route, celle d’un rap absurde et passionné.

Radio. Les grosses FM françaises diffusent leur lot de rap français. Pour écouter du belge? Il y a bien Vibrations à Bruxelles, mais qui reste basée sur un format plus électro. La fréquence (97,8) que Radio KIF s’est récemment vue attribuer, arrive donc à pic pour offrir du son hip hop aux amateurs.

Souterrain. Structure incontournable du hip hop belge, Souterrain est aussi un collectif, au sein duquel on retrouve par l’exemple l’excellent Rival (CNN). L’an dernier, un ouvrage, aussi épais que touchant, est venu légitimement célébrer l’aventure de Souterrain, démarrée en 95.

Télévision. Le rap belge ne passe pas à la télé? On se rattrapera dès lors sur le Net avec la récente série d’émissions baptisées Street Knowledge, et animées par Phil One.

Uman. Original Uman, c’est la face ragga-reggae du hip hop belge, musique chaude et positive. Dommage cependant que le solide gaillard, ex-membre de De Puta Madre, ne recueille pas le succès qu’il mérite.

Veence Hanao. Il vient de sortir son deuxième essai autoproduit, Saint-Idesbald. Entre slam et rap, il représente un peu la dernière vague de rappeurs belges, tout en parvenant à développer un univers singulier.

Wand (De). La « Mecque » bruxelloise du graffiti s’est longtemps trouvée à Neerpede, au pied du ring. Depuis 2007 cependant, la station de métro De Wand propose une méga-fresque de 1500 m2, réalisée par des graffeurs venus de Belgique, de France, des Pays-Bas et de Grande Bretagne.

Zulu nation. Le hip hop belge est caractérisé par sa fidélité au mouvement original né fin des années 70 à New York. Depuis 1991 existe ainsi un « chapitre » belge à la Zulu Nation, fondée dans le Bronx par Afrika Bambaataa. Aujourd’hui encore, la structure reste une pièce centrale du puzzle hip hop belge.

Texte Laurent Hoebrechts

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