La Stratégie du pékinois

d’Alexis Ravelo, Éditions Mirobole, Traduit de l’espagnol par Amandine Py, 317 pages.

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Si on vous dit « Îles Canaries », vous pensez soleil, low cost, all inclusive et amis allemands encaqués autour de la piscine et du buffet froid? Dans ce cas, changez-vous vite les idées avec La Stratégie du pékinois de l’Espagnol Alexis Ravelo, qui propose une toute autre image de l’île de Grande Canarie et de Juan de Miranda, faubourgs de Las Palmas; une autre image, pas plus rose: « Ici, c’est les rues du pain dur, des immeubles si proches les uns des autres qu’ils se disputent l’air et la lumière; des rues aux relents de désinfectant et de tuyauteries bouchées; des rues désertes qui crèvent d’ennui au grand jour et se teintent de la patine sordide des bas-fonds à la nuit tombée. » Un univers très loin des pubs de Jet Air ou de Thomas Cook, sombre donc, mais en même temps truculent et tragique comme la littérature latino sait si bien les planter. Et de ce point de vue, Alexis Ravelo connaît ses gammes: lui qu’on avait découvert il y a un an avec sa première traduction Les fleurs ne saignent pas confirme ici son talent de conteur. Il mène avec brio et humanisme ce quatuor de bras-cassés tentés par le casse du siècle. Ce qui n’empêchera pas, bien sûr, que des rivières de merde leur tombent sur la tête.

O.V.V.

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