Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Stéphanie Croibien est la sensuelle voix féminine qui s’accouple à celle de Vincent Liben sur le premier album solo en français du Bruxellois.

Stéphanie est enthousiaste. Sous sa veste rouge, on sentirait presque les veines bleuir de plaisir à la simple évocation du disque qu’elle vient de boucler avec Vincent Liben (1). Un album qui faillit épouser le funeste destin de son titre, Tout va disparaître, lorsque la sortie annoncée à l’automne 2008 fut brusquement reportée. L’auteur du disque, Liben, chanteur de Mud Flow, a décidé de rompre tout lien avec la co-interprète de son disque, Edwige Baily, et d’en réenregistrer la voix. Reste à trouver une nouvelle chanteuse. La frimousse de petit lutin miraculeux de Stéphanie Croibien croise le chemin de Liben, pliant en quelques essais studio sa volonté de travailler avec elle.  » On s’était croisés il y a longtemps et là, le processus a été assez rapide. Les chansons me plaisaient, elles me permettaient d’y mettre mon vécu, d’en imaginer les décors. Ceux-ci voguent entre New York et un côté plus campagne. On peut y sentir la trace de certaines de nos histoires personnelles, le disque agissant un peu comme un collage émotionnel ». Dans ses duos masculin/féminin, Stéphanie – qui n’est pas la girlfriend de Vincent… – assume son rôle d’une belle voix fine. A l’image d’un physique plus léger que l’air.

Parcours Modo

L’album rappelle aussi les volutes Gainsbourg/Birkin, d’où peut-être  » l’idée de chansons scénarisées comme des courts-métrages qui évoquent des jeux de couples et quelques images qui semblent appartenir aux années 70″. Celles qui ont vu Stéphanie naître, le 16 juillet 1977 précisément. Elle passe son enfance à Hastière-par-delà, village en bord de France ronronnant de sérénité à l’ombre d’une église du XIe siècle. Après des études catholiques à Namur – l’un des établissements est dirigé par papa Croibien -, elle quitte son écrin protégé pour venir étudier le stylisme à Bruxelles, à La Cambre. Cycle bouclé en 2001 sur la foi que l’habit ne fait pas seulement le moine.  » A quelques reprises, pour les défilés de l’école, avec des amis, j’ai fait des collages sonores sur lesquels je rajoutais une voix ». Par après, ses premiers pas vocaux empruntent d’autres voies underground – avec Laurent Grauwels ou Edith Dekindt – sans que Stéphanie abandonne ses désirs de parures, au sein d’une équipe qui fabrique les costumes de spectacles pour Wim Vandekeybus ou Sidi Larbi Cherkaoui . Emploi du temps prochainement chargé d’un nouveau diplôme de prof de yoga –  » pour connaître ses ressources physiques, ses potentiels » – et de concerts avec Vincent d’abord planifiés dans de petits bars:  » On ne sera sans doute que trois, avec un guitariste: c’est une dimension qui privilégie les voix, une manière de découvrir l’album de manière accessible » rajoute-t-elle avant d’annoncer, le sourire lutin devenant gourmand:  » Et je viens d’apprendre que l’album est rentré dans le Top 50″. C’est blindé: Stéphanie Croibien mérite son patronyme.

(1) Tout va disparaître de Liben, chez VivaNova/T4A,infos concerts sur le profil MySpace de Liben.

Philippe Cornet

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