La Chasse

Les bons polars n’ont besoin ni de faire des salamalecs, ni d’engager beaucoup de décors ou de figurants: un soleil de plomb, un seul lieu et une poignée de personnages peuvent suffire, si l’auteur est bon. Et Gabriel Bergmoser s’impose d’emblée comme un de ceux-là: dans sa Chasse, le pitch est simple; mais la tension aussi présente que la violence brute et le plaisir de lecture. Dans une station-service perdue au fin fond du bush australien et tenue par un quinqua bougon et sa petite-fille ado, une femme grièvement blessée débarque, bientôt suivie par ceux qui veulent achever le boulot. C’est peu, et avec quelques clichés à la clé, mais largement suffisant pour démontrer le potentiel du bonhomme, un Australien de même pas 30 ans qui donne une couleur locale et très originale à ce polar de genre très codé -la violence y éclate comme des boutons d’acné purulents, avec quelques haut-le-coeur à la clé- mené avec quelques brillantes idées de narration, tel ce tempo alternant « hier » et « demain », que les producteurs hollywoodiens qui viennent, évidemment, d’acheter les droits du bouquin seraient bien avisés de conserver. Un bon polar viscéral à lire avant d’en voir la série B qui en sera tirée.

de Gabriel Bergmoser, éditions Sonatine, traduit de l’anglais (Australie) par Charles Recoursé, 256 pages.

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