La pop culture -voire la culture geek- connaît ses dernières années une impressionnante production éditoriale: on ne compte plus les livres et les maisons d’édition qui se consacrent très sérieusement à des personnages de comics, de dessins animés ou de jeux vidéo, comme le fait depuis quelques années Third Editions avec des essais dédiés à Batman, Akira ou Dragon Ball, et dans ce cas-ci à la série JoJo’s Bizarre Adventure, un manga shonen (et une saga familiale) aussi inclassable que culte que mène le mangaka Hirohiko Araki depuis 1986. Si vous comptez vous y mettre, prévoyez des vacances: la saga en est à sa huitième partie (consacrée plus ou moins chaque fois à un membre de la famille Joestar, dans un lieu et une époque chaque fois différents) et à son 125e volume! L’auteur, Frederico Anzalone, graphiste, fou de manga et chroniqueur (très) pointu du genre, tente d’expliquer sa passion pour JoJo’s en 328 pages bourrées d’amour, d’infos, de témoignages et de clins d’oeil parfois très « meta » à cette saga qui ne ressemble à aucune autre, révolutionnaire à bien des égards: des héros qui ne sont pas japonais, un graphisme qui va chercher ses poses et ses déhanchés dans la mode et la sculpture italienne, des références qui vont du cinéma d’horreur à Indiana Jones, en passant par Agatha Christie et Stephen King, l’importance de la musique et de ses stars dont Araki emprunte les looks et les paroles, le constant renouvellement de la saga, son côté complètement bizarre, sa construction quasiment mathématique… S’il vous est arrivé de rester scotché devant un manga, un jeu vidéo ou un anime de Jojo’s, ce livre est donc pour vous -même s’il ne contient, seul écueil, aucune image de la série.
de Frederico Anzalone, Third Editions, 328 pages.
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