» A l’époque où l’homosexualité était hors-la-loi, le seul moyen de la vivre au grand jour était de travailler dans un théâtre ou comme coiffeur. Le management de groupes pop a ouvert une autre opportunité… » Ainsi parle Simon Napier-Bell, tour à tour manager des Yardbirds, de Marc Bolan, de Boney M et de Wham, dans un récent article du Guardian décortiquant l’influence de la culture gay sur la pop music. Contrairement à la thèse du quotidien anglais qui la qualifie de  » commercialement marginale de nos jours » citant Antony, Rufus Wainwright et Perfume Genius, la musique a sans doute rarement été aussi gaye qu’aujourd’hui. C’est bien simple. Tous les genres, ou presque, semblent désormais pouvoir se vêtir de queer. Le queer peut être extraverti, exubérant, drôle, pleurnichard, débraillé, élégant, classique, classieux, épidermique et même extrêmement rock’n’roll…

D’un côté il y a la pop disco et un peu glam des Scissors Sisters (le nom d’une position sexuelle lesbienne) et les concerts arc-en-ciel de Mika, de l’autre les arrangements somptueux de Nico Muhly (Bonnie Prince Billy, Antony and the Johnsons, Jonsi…) et Owen Pallett alias Final Fantasy (en solo ou en soutien d’Arcade Fire, Beirut, The Last Shadow Puppets mais aussi des Pet Shop Boys).

Ed Droste est le seul homo de Grizzly Bear et ses textes ne sont en aucun cas politiques. Il a néanmoins trouvé le nom du groupe en s’inspirant d’un de ses ex et se souvient qu’un beau jour un fan l’a remercié d’avoir rendu acceptable le fait d’être gay dans le monde de l’indie rock. Pour ne pas choquer ses parents, super catholiques, Kele Okereke n’a fait que tardivement son coming out. Certaines chansons ( Kreuzberg et I Still Remember) de Bloc Party n’en racontent pas moins des histoires gayes en partie autobiographiques.

 » Avant le coming out, on a cette envie d’être heureux et satisfait, mais le seul moyen d’y parvenir est de créer, avance Jon Por Birgisson, le chanteur de Sigur Ros. Je pense que je n’aurais pas fait autant de musique si je n’avais pas été gay« , poursuit celui qui a sorti en 2009 un album en duo avec son petit ami sous le nom de Jonsi & Alex.

Les Américains de Hunx & his Punx font eux dans le punk gay. Les chansons garage imparables un peu jaja et les clips aussi drôles qu’homo. La pochette de leur bien nommé Gay Singles est d’ailleurs l’entrejambe en slip zébré d’un corps poilu bronzé et huilé. Pour la petite histoire, Hunx vient de sortir un album solo intitulé Hairdresser blues.

Gaahl (ex-Gorgoroth) est enfin la preuve qu’il est compliqué de s’afficher gay dans le black metal (dont il s’est depuis éloigné). Et ce même quand on est capable de torturer un mec pendant 6 heures et de récupérer son sang en menaçant de le boire. Un jour peut-être…

J.B.

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