Je vais rester

Ces vacances, Fabienne et Roland vont les passer à Palavas-les-Flots. Comme à son habitude, Roland a déjà tout payé, tout organisé et consigné le programme dans son petit carnet. Tout est donc réuni pour que le séjour puisse se passer sans surprises désagréables. Mais un coup de vent fait malencontreusement basculer un panneau publicitaire mal fixé qui vient décapiter le mari prévoyant. Passé le moment de stupeur, Fabienne, contre toute attente, décide de rester. Elle va suivre scrupuleusement le programme de la semaine, refusant même d’assister aux obsèques ou de rencontrer le frère du défunt, croisé une seule fois voici deux ans. Rien n’indique que sa décision découle d’une pingrerie maladive -tout est payé!- ou d’un hommage posthume, voire d’une libération soudaine. Elle serait plutôt due à une anesthésie post-trauma, Fabienne refusant sans doute d’accepter la réalité. Bien sûr, son coeur n’est pas de pierre et il y aura des passages d’effondrement. Cela ne va pas l’empêcher de rencontrer un personnage haut en couleur, collectionneur de coupures de presse relevant les faits divers morbides et ridicules comme celui du Parigot décapité à Palavas-les-Flots…

Je vais rester

Le résultat de la rencontre entre le plus prolifique des auteurs français, Lewis Trondheim, et le dessinateur du génial Pont dans la vase Hubert Chevillard, paru au précédent millénaire, est un pur délice. Le cynisme du premier se fond dans la poésie burlesque et douce-amère du deuxième, ce qui n’entrave en rien des dialogues hilarants et des réflexions débiles. Au fil de la lecture, on s’attache à ces personnages touchants et décalés, avec leurs failles et leurs faiblesses qui, malgré les accidents de la vie, gardent le cap selon des principes bien à eux. Un régal!

Humour. De Lewis Trondheim et Hubert Chevillard, éditions Rue de Sèvres, 120 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content