Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Le Freak c’est chic! – Gilbert & George débarquent en force à Bruxelles. Le couple expose des ouvres issues de Jack Freak Pictures, leur plus imposante série jamais réalisée. Shocking!

Par Gilbert & George, Galerie Baronian_Francey, 2, rue Isidore Verheyden, à Bruxelles. Du 11/09 au 31/10.

La dernière exposition Gilbert & George en Belgique remonte à 1986. C’était au Palais des Beaux-Arts – petit scoop, celui-ci va remettre le couvert à l’automne 2010. Autant dire que l’on attendait avec impatience le retour de ce duo fascinant de l’art contemporain. On résiste difficilement à leur £uvre parfaitement mise en scène. Au centre de celle-ci: Gilbert – Prousch – et George – Passmore – eux-mêmes. Incarnation parfaite d’un certain flegme britannique – même si Gilbert vient d’une partie de l’Italie où l’on parle allemand -, ce tandem décalé prend un malin plaisir à enfoncer les règles de l’establishment. Il frappe à coups de marteau sur les règles de la bienséance sociale. On ne peut que sourire devant ces 2 personnages que l’on imaginerait plus volontiers dans une banque que dans une galerie d’art. Une confusion des genres qu’ils se plaisent à entretenir en ne s’affichant qu’en costume-cravate – du moins quand ils ne sont pas nus.

Monstrueux

Jack Freak Pictures est une imposante série de 153 images – toutes réalisées en 2008 – dont les différentes galeries qui l’exposent ne montrent qu’une partie. Pour avoir vu le show au White Cube d’Hoxton Square, on peut affirmer que la démarche a été poussée à son comble. Les photos qui s’affichent comme d’habitude en grand format apparaissent plus que jamais comme les vitraux d’un art sacré contemporain qui tourne en dérision des tabous tels que l’appartenance, la sexualité, la religion, la politique… On y retrouve tout ce qui fait la marque de fabrique Gilbert & George, soit un fouillis ornemental nourri cette fois de médailles, de la cartographie de l’Est londonien, du drapeau anglais, d’arbres et de symboles religieux. Ce kaléidoscope s’apparente à une véritable machine à broyer qui transforme corps et visages en sorte de boules Pokemon comme en monstres façon Roswell. Beaucoup de compositions sont plus complexes que jamais et l’£il se perd souvent dans le foisonnement visuel. En revanche, certaines £uvres marquent un tournant radical dans le traitement des images. Ainsi de Jackanapes qui pourrait bien être du Gilbert & George 2.0. Les 2 protagonistes y apparaissent sous la forme de 2 singes stylisés sur fond d’Union Jack doré et argenté. On n’est pas loin d’une imagerie de jeu vidéo.

www.baronianfrancey.com

Michel Verlinden

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