Ion Mud

Le manga Blame! de Tsutomu Nihei, tempête cyber-kafkaïenne sous influences Enki Bilal-HR Giger-Clive Barker et aux décors extraits des cauchemars d’un architecte fou, reste peut-être ce que la BD de science-fiction a connu de plus stimulant ces 20 dernières années. L’illustre Jean-Pierre Dionnet (cofondateur de Métal Hurlant) compte parmi ses fervents admirateurs, par exemple, au même titre que Guillermo Del Toro. On ne s’étonnera donc pas de voir fleurir ces 300 pages d’hommage total et revendiqué au chef-d’oeuvre de Nihei. Mais Ion Mud ne s’arrête pas au simple décalque. Amaury Bündgen, quadra lyonnais issu du jeu vidéo, déploie aussi d’autres influences moins appuyées (comme Moebius) et livre surtout un récit très immersif, la quête solitaire de Lupo, un homme enfermé du mauvais côté d’un gigantesque vaisseau spatial. Le côté vérolé, là où sévit un organisme hostile qui s’attaque aux survivants, tandis que l’arpenteur tente d’accéder à la zone saine. Évidemment, ça nous rappelle un machin bien réel qui se termine par « 19 », comme tout ce qui traite de près ou de loin d’une contamination en ce moment. Si Ion Mud ne propose rien de foncièrement original, ses pages dégagent de vraies bonnes effluves Métal Hurlant, qui fourniront la dose nécessaire en attendant le revival de la mythique revue, prévu aux dernières nouvelles pour cette année.

D’Amaury Bündgen,

Éditions Casterman, 296 pages.

7

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