Île de Coral

© DR

Le groupe de Liverpool sort un double album et un livre pour mieux dépeindre une cité balnéaire du nord de l’Angleterre.

Des Beatles aux Pale Fountains en passant par The La’s, les groupes de Liverpool ont rarement brillé par leur longévité. Les Fab Four sont immortels et You’ll Never Walk Alone continue de faire vibrer les tribunes d’Anfield mais même Gerry & The Pacemakers, qui avait popularisé dans les années 60 cette chanson écrite pour une comédie musicale de Broadway, n’a pas fait de vieux os. The Coral, 25 ans cette année, a dopé l’espérance de vie des projets musicaux liverpuldiens mais n’en a pas moins connu une existence mouvementée. Entre tendance à l’autosabotage et difficultés kurt-cobainiennes à encaisser le succès.

En 2002, leur impeccable premier album, The Coral, annonçait le retour des jeunes guitares, du rock et du psychédélisme pop dans les charts britanniques. Entre clin d’oeil à Jack Kerouac ( Simon Diamond), référence à Cream (la pochette) et à The Wicker Man de Robin Hardy (le clip de Goodbye), les cinq garçons dans le vent décrochaient dans un grand élan de liberté la cinquième place des charts anglais et une nomination pour un Mercury Prize. Ouvrant la voie aux Libertines, Zutons, Thrills et autres rejetons mal peignés de la couronne. Huit disques et deux départs plus tard (ceux des guitaristes Bill Ryder-Jones et Lee Southall), The Coral tient toujours debout et sort même son premier concept album.

Île de Coral

Histoires de grand-père

Coral Island raconte une ville de bord de mer au nord de l’Angleterre et est divisé en deux parties. La première, Welcome to Coral Island, est plutôt optimiste, emballée, joyeuse et ensoleillée. Elle retrace les heures de gloire de la cité balnéaire et de ses habitants. Le bouillonnement de l’été dans les foires et les salles de jeu. La seconde, The Ghost of Coral Island, de manière générale plus mélancolique et intéressante, baigne dans l’esprit de la côte hors saison et est davantage centrée sur des personnages.

The Coral voulait retranscrire en musique l’ambiance des photos surannées de nos vacances d’antan à la mer. Il y a du Kinks, du Beach Boys et du La’s dans ce double album. Il y a aussi la voix de Ian Murray. Le grand-père des frères Skelly, âgé de 85 printemps, est le narrateur de cet album de scousers. Le scouse (qui désigne aussi un ragoût à base de pommes de terre, de viande salée et d’oignons) est l’accent typique des habitants de Liverpool et du Merseyside. Et écouter Coral Island, c’est comme s’entendre raconter des histoires par un vieillard du coin sur un banc au bord de l’eau. Ou peut-être plutôt au zinc d’un pub tandis que le jukebox se met en branle pour prolonger les récits de papy. Parallèlement au disque, The Coral propose Over Coral Island, un livre écrit par le claviériste Nick Power et illustré par le batteur Ian Skelly.

The Coral

« Coral Island »

Distribué par Republic of Music/V2.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content