A L’AFFICHE DES PROCHAINS SODERBERGH ET CRONENBERG, MICHAEL FASSBENDER INCARNE MAGNETO DANS LE PREQUEL DE X-MEN.

Michael Fassbender. Ce n’est peut-être pas encore le nom le plus ronflant d’Hollywood mais c’est l’acteur que tous les réalisateurs les plus en vue s’arrachent. L’Irlandais né il y a 34 ans en Allemagne de l’Ouest joue dans le prochain Cronenberg, donne la réplique à Michael Douglas, Ewan McGregor et Antonio Banderas dans Haywire, un film d’action réalisé par Steven Soderbergh, et tourne actuellement Prométhée. Ce qui devait être le prequel d’Alien et ne l’est pas vraiment mais marque ni plus ni moins que le retour de Ridley Scott à la science-fiction 30 ans après Blade Runner.

En attendant, on le retrouve cette semaine dans X-Men: Le Commencement ( lire critique page 33). Le beau gosse y incarne Magneto, l’un des plus fascinants personnages de la Marvel, un survivant de l’holocauste qui souhaite éviter aux mutants de subir une persécution similaire.

 » Gamin, je n’étais pas fan de comic books. C’est un monde que je n’avais jamais vraiment exploré, explique-t-il, regard perçant et sourire pepsodent dans une chambre d’hôtel londonien. Il a fallu que je m’immerge le plus vite possible dans son univers. Pour préparer le film, j’ai donc punaisé des photos un peu partout sur les murs. Je suis quelqu’un de très visuel. Puis aussi d’un peu fainéant. Quand je prends un magazine, je ne regarde souvent que les images. « 

Une carrière au cinéma, ça tient à un fil. Un film, un personnage, une rencontre qui propulse de l’anonymat à la célébrité. D’un tout petit rôle dans le feuilleton Band of brothers aux plus gros blockbusters. Puis de ces pompes à fric aux plus grands réalisateurs (ils vont parfois de pair). Michael Fassbender avait déjà joué un valeureux guerrier spartiate dans 300. Un peintre qui aime le jeu, les femmes et la picole dans Angel de François Ozon. Mais il sait pertinemment ce qu’il doit au réalisateur Steve McQueen, à Hunger et à son interprétation de Bobby Sands. Le genre de projet et de rôle pour lesquels les acteurs jouent avec leur santé. En incarnant le républicain irlandais, membre de l’IRA provisoire, mort après une grève de la faim de 66 jours et devenu le symbole de la lutte pour la liberté et la dignité des prisonniers politiques, Fassbender -qui a, pour l’occasion, dû perdre une quinzaine de kilos- a aimanté les caméras des plus grands metteurs en scène.

 » Rencontrer Steve a changé ma vie. Avec la récession, tout à coup, il y a eu moins de films, moins de rôles… Que ce soit au cinéma ou à la télé. Hunger m’a mis le pied à l’étrier au meilleur moment qui soit. C’est un film de cinéaste mais des tas de réalisateurs fantastiques l’ont vu et ont eu envie de travailler avec moi. Je ne sais toujours pas pourquoi.  »

Tout dans la carrière de Fassbender semble s’emboîter comme un gigantesque puzzle. Avant de camper un lieutenant britannique dans l’ Inglorious Basterds de Tarantino, il avait par exemple produit, mis en scène et interprété Reservoir Dogs sur les planches.

En attendant Jarmusch, Ritchie et Boyle

Né à Heidelberg, fils de restaurateurs installés en Irlande depuis qu’il est tout petit, Michael commence à jouer à 16 ans au sein d’une classe de théâtre dirigée par Donie Courtney qui l’invite à rejoindre sa troupe. Il entre ensuite à la Central School of speech and drama où il apprend le métier.

Après la série Band of brothers, produite par Tom Hanks et Steven Spielberg, il enchaîne des feuilletons et des téléfilms à la Sherlock Holmes, Hercule Poirot. Et, en bon Irlandais, joue dans une pub pour la Guinness où il traverse l’Atlantique à la nage pour aller en siffler une avec un de ses potes à New York.

 » Perso, j’ai été profondément marqué par le cinéma américain des années 70. Cette décennie, de 1969 à 1979, qui a accouché des Parrains… J’ai réalisé que je voulais devenir acteur en regardant les films de Martin Scorsese, de Sydney Lumet… En découvrant Robert De Niro, Al Pacino, John Casal.  »

Les 3 projets sont encore en pré-production mais le garçon est parti pour enchaîner un film de vampires signé Jim Jarmusch, Excalibur de Guy Ritchie et Trance de Danny Boyle. Pour l’heure, il peut juste évoquer ses retrouvailles avec Steve McQueen. « Shame parle d’addiction. Ça pourrait être aux drogues, à l’alcool, au jeu. C’est au sexe. Le film se pose la question de savoir pourquoi on peut se sentir plus à l’aise en allant voir les putes qu’en bâtissant une vraie relation.  » Vaste débat. l

RENCONTRE JULIEN BROQUET, À LONDRES

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