APRÈS UN FAR CRY 3 ÉPIQUE ET EXISTENTIEL, UBISOFT MONTRÉAL S’OFFRE UN EXTRA ET PART EN VACANCES AVEC BLOOD DRAGON. UN FPS 80’S FORMATÉ POUR LA GÉNÉRATION Y.

FAR CRY 3: BLOOD DRAGON

ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR UBISOFT MONTRÉAL, ÂGE 16+, DISPONIBLE EN TÉLÉCHARGEMENT SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360.

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Les années 80 se vendent bien derrière les joysticks indés. Hotline Miami, Retro City Rampage ou le prochain Super Time Force de Capybara Games en témoignent. Insensible à cette période, le monde des productions triple A accueille toutefois Far Cry 3: Blood Dragon, reconstitution historique méticuleuse d’un nanar d’action SF de la décennie spandex. Travestissant Far Cry 3 jusqu’à le rendre méconnaissable, cet add on fluo sous forme de stand-alone prend des libertés avec le sérieux de son moule d’origine.

Le marketing d’Ubisoft s’en est d’ailleurs donné à coeur joie. Au-delà d’un trailer sous forme de dessin animé copié collé de G.I. Joe, le court métrage de Blood Dragon: The Cyber War étonne par la qualité de sa réalisation. Une sorte de VHS pour un film en direct to video traversé de cris de rage lorsque le héros laisse parler sa sulfateuse. Le tout arrosé de duels au sabre façon Bioman. Ces pubs déguisées ne gonflent même pas le propos du first person shooter criard et vachard.

Capable de brandir le majeur de son bras cybernétique (en appuyant sur le joystick droit), Rex Power Colt cabotine ainsi de A à Z au beau milieu d’une réplique cheap des univers de Blade Runner, Total Recall et Robocop. La bande originale signée Power Glove (les cousins australiens de Zombie Zombie) se tapisse d’accords gluants au clavier et de longs solos de guitare. Et les punchlines crépitent pour ce cyborg né des cendres de la deuxième guerre du Vietnam. A la recherche d’une arme biologique, le one man army sauve donc l’humanité à coups de « Botte-leur le cul à tous ces sales fils de pute ».

Imagine Dragons

La surexploitation et la redondance menacent la hype des années 80 dans les jeux vidéo. Les gimmicks de cette décennie se glissent toutefois avec talent dans toutes les strates du gameplay de FC3: BD. L’Omega Force ressemble ainsi à une armée de Daft Punk tapissant les décors de sang bleu luminescent lorsqu’ils sont blessés. Mieux, les blood dragons peuvent se retourner contre des avant-postes ennemis… A condition de leur lancer des leurres sous forme de coeurs arrachés sur des cadavres de soldats. L’astuce est indispensable vu que les yeux de ces dinos tirent des lasers capables de détruire sans peine des hélicoptères. Comme dans Saints Row: The Third, le curseur de la normalité reste constamment dans le rouge.

Ponctué de cut scene oldschoolen bitmap façon Amiga, Far Cry 3: Blood Dragon avance ces reptiles préhistoriques pour renouveler l’expérience Far Cry 3. Car au-delà du trip vintage, le jeu ne traverse pas hors des clous de son modèle. Multiplicité d’approches, monde ouvert à la GTA et missions secondaires d’infiltration ou de chasse marquent toujours l’ossature du jeu. Une répétition vite oubliée tant la démarche décomplexée du titre est unique à son niveau de production.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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