Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Excès de vitesse – Le cinéma d’action garde la cote à Hollywood, et attire les talents étrangers. Parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire…

Fast And Furious. De Rob Cohen. Avec Paul Walker, Vin Diesel, Michelle Rodriguez. 1 h 47.

2 Fast 2 Furious. De John Singleton. Avec Paul Walker, Tyrese Gibson, Eva Mendes. 1 h 45.

Fast And Furious Tokyo Drift. De Justin Lin. Avec Lucas Black, Lil’ Bow Wow, Brian Tee. 1 h 44.

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De Oxyde Pang et Danny Pang. Avec Nicolas Cage, Charlie Yeung, James With. 1 h 39.

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De Mathieu Kassovitz. Avec Vin Diesel, Mélanie Thierry, Michelle Yeoh. 1 h 37.

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Le hasard de la distribution permet d’opérer un petit point sur la santé du cinéma d’action contemporain. Le genre n’est pas de ceux qui risquent la désaffection du public. Avec l’horreur et la science-fiction, il est même l’un des plus prospères, certain qu’il est de réunir un public jeune et large, formé aux modèles hollywoodiens… et à l’apport de Hong Kong d’où est venu le sang neuf quand l’industrie américaine risquait la grosse fatigue.

Le beau coffret reprenant les trois premiers films de la saga Fast And Furious (à l’heure où le quatrième épisode déboule en salle avec fracas) tient logiquement la vedette dans les sorties du moment. Propulsée de manière inattendue par un premier titre dopé à l’adrénaline et au liquide d’injection, cette série emmène le spectateur dans l’univers très « tendance » du tuning (l' »amélioration » esthétique mais surtout technologique de voitures de série par des mécanos de choc). Il les plonge aussi dans le petit monde hors-la-loi des courses de rue clandestines, où de jeunes conducteurs se défient en y risquant leur vie… et celle des autres. Corsé d’une intrigue où un flic infiltré (le beau Paul Walker) doit choisir entre son devoir et son amitié pour un dur de durs, le premier film tient assurément la route. Il révèle aussi et peut-être surtout, dans le rôle du costaud à crâne rasé suspecté de braquages, l’intense Vin Diesel. Lequel s’en ira grimper les échelons menant au vedettariat absolu, devenant l’acteur majeur de la nouvelle génération dans le domaine de l’action musclée. Walker, lui, n’eut pas cette chance, mais resigna pour un deuxième épisode enrichi de références afro-américaines par John Singleton, avant de passer la main pour le troisième film, tourné à Tokyo. Ni 2 Fast 2 Furious ni Fast And Furious Tokyo Drift ne se hissant malheureusement au niveau du film originel.

blade runner du pauvre

Les deux autres sorties de la semaine voient se croiser, en mode mineur, Vin Diesel et celui qui le précéda au firmament du genre: Nicolas Cage. Le cadet confirmant qu’il a de l’étoffe, mais sombrant dans son rôle de sauveur de l’humanité avec le trop ambitieux et trop peu efficace Babylon A. D de Mathieu Kassovitz (au futurisme brinqueballant, façon Blade Runner du pauvre). Et l’aîné, décidément en nette perte de vitesse, jouant les tueurs professionnels en dérive extrême-orientale dans un Bangkok Dangerous que bâclent les pourtant visuellement surdoués frères thaïlandais Pang. Les échecs respectifs de ces derniers et de Kassovitz montrant que la logique industrielle peut avoir raison des talents grandis en dehors du système et subissant l’appel de ses sirènes…

Louis Danvers

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