Fairy Tale

D’Hélène Zimmer, éditions P.O.L., 288 pages.

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Chômeur depuis deux ans suite à un licenciement économique, Loïc est affalé sur le canapé, face à l’écran plat. Après treize ans de vie commune et trois enfants (Titi, Popo, Lulu), Coralie est au bord de la crise de nerfs, tout contre même. « – C’est beau les amours de jeunesse. Hein que c’est beau? Et ceux qui durent, c’est… C’est encore plus beau je trouve. Sers-toi ma cocotte. » Mais Coralie en a soupé de l’immobilisme de son compagnon. En charge des cosmétiques et du rayon fête chez Bonnin -la grande vie à prix riquiqui-, elle encaisse sans broncher les brimades d’un petit chef qui jubile à rabaisser ses employés. « Ce qu’il nous faut c’est du stock. Du gras. Faut que ça déborde des étalages. Parce que c’est ça ton métier! Empathie, altruisme, bonheur! Faut te ressaisir! » Mais les jambes de Coralie la portent à peine, tout en elle ploie sous une charge trop lourde. Alors Coralie inscrit son compagnon en cachette pour Fairy Tale, une émission sur les chômeurs où une fée clochette promet de leur trouver trois entretiens d’embauche. La tension, ça creuse… constate la voix-off. Quelle est cette nouvelle que l’on doit annoncer à Loïc? À quel dilemme Loïc devra-t-il faire face? Vous le saurez après la pub. S’éloignant de la Rive Droite, semblant découvrir la terra incognita de la précarité, du chômage, la littérature parisienne s’offre avec ce premier roman d’Hélène Zimmer un tour de train fantôme. L’effet de réel y est saisissant. Toutefois, stigmatisant une certaine forme de télé-réalité, le livre s’égare à force d’en épouser paradoxalement les formes. L’ensemble manque de coffre et s’enlise avant de tourner – littéralement – à un épisode de SOS ma famille a besoin d’aide. Chez P.O.L., on attendait un peu plus de hauteur de vue.

F.DE.

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