Et j’abattrai l’arrogance des tyrans

On sait peu qu’au XIVe siècle, dans le royaume d’Angleterre dirigé par un sale gosse de 14 ans entouré de conseillers félons, une jacquerie eut lieu (une « jackery »?), qui comme toute révolte de paysans écrasés par l’impôt sembla parvenir à ses fins avant d’être réprimée, dans le sang, par la sauvagerie cousue d’or de monarques de droit divin. On sait peu, surtout, que la femme d’un quidam du coin, Johanna Ferrour, prit activement part à la marche sur Londres, bientôt armée d’une hache, pour tenter d’injecter un peu de justice dans les rapports sociaux, voire de rééquilibrer la balance historique entre les hommes (qui, même de peu, étaient tout) et les femmes (qui ça?). Il aura donc fallu attendre le stimulant premier roman de Marie-Fleur Albecker (professeure d’histoire-géo qu’on imagine mal ne pas combattre avec ses armes la fadeur conventionnelle des programmes académiques), pour prendre la mesure d’une telle incongruité historique. Dans une langue verte, versant dans l’anachronisme, la crudité et l’irrévérence, elle retrace la route cahoteuse de cette féministe avant l’heure, livrant du même coup une plaidoirie inspirée, convaincante au possible, en faveur d’une revalorisation de la place des femmes, y compris dans la lutte contre l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

de Marie-Fleur Albecker, 198 pages, ÉDITIONS Aux forges de Vulcain.

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