LA BIBLE DU MANGA – La BD japonaise ressemble pour vous à une jungle dont on ne revient pas? Suivez le guide…

sous la direction de Nicolas Finet, Chez Fleurus, 624 pages.

Premier bon point pour ce Dico Manga: il ne commence pas par des insultes. Trop de livres et d’articles consacrés à la BD nipponne exposent d’emblée les critiques qui lui sont faites avant d’y répondre… Non, la somme de Nicolas Finet et ses acolytes se veut positive: pour eux, le manga est carrément  » le bréviaire indépassable d’une jeunesse mondialisée, la matrice d’une nouvelle pop culture interdisciplinaire et sans frontières« . On ne saurait mieux parler d’un monde où il se vend, dans la seule langue française, un Naruto toutes les 12 secondes!

Et l’ex-auteur au sein du magazine mythique (A SUIVRE) de souligner l’extrême particularité du manga,  » premier à avoir permis à toute une jeunesse d’inscrire ses pratiques culturelles non pas en rupture mais dans le prolongement logique de celles de ses parents, tout en réussissant à affirmer sa différence, sinon sa rébellion« . Avec, tout de même, ce petit côté  » industrie écrasante du loisir » qui rappelle furieusement Hollywood dans un autre art.

Suit une véritable encyclopédie de poche sur le manga et le Japon. En près de 1 500 entrées et plus de 900 illustrations, le Dico Manga parle de BD (£uvres, auteurs et éditeurs), mais aussi de civilisation et d’histoire. Avec une sélectivité très forte: n’a été retenue que la bande dessinée traduite et publiée en français, sous la forme d’ouvrage de librairie ( exit donc les périodiques) et fruit d’une vraie démarche créatrice (oubliées les séquelles d’animés). Il a bien fallu poser une balise dans le temps: ce sera le 31 décembre 2006. On fera gré, à l’équipe de Nicolas Finet, d’avoir consenti deux entorses à ce principe: pour Death Note (paru dès 2007), la série géniale du duo Obata/Ohba, et Doraemon de Fujiko Fujio,  » l’une des séries les plus acclamées de l’histoire du manga au Japon« .

un outil intéressant

Le Dico Manga classe les publics en quatre grandes catégories, mais il en existe beaucoup d’autres: shônen pour les garçons, shôjo pour les filles, josei et seinen pour les adultes (respectivement femmes et hommes). Les genres vont du fantastique/science-fiction à l’homosexualité, avec mention de la dimension collector le cas échéant.

Cette première édition s’avère un outil radicalement intéressant. Une « bible » à laquelle le fanatique comme le néophyte pourront se référer sans honte. Voire flâner avec plaisir les éléments de civilisation, du genre « Hokusai » et « Hiroshima », côtoyant harmonieusement les entrées consacrées aux mangas eux-mêmes. Où l’on apprend enfin s’il faut dire « un » ou « une » manga.

u www.dicomanga.com

VINCENT DEGREZ

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content