Depuis l’an dernier, le Brussels Summer Festival fait payer ses visiteurs. Comment? COMBIEN? Et pourquoi? Zoom sur la nouvelle formule.
La musique doit-elle être gratuite ou payante? Le débat n’ébranle pas que l’industrie du disque. Il agite aussi le monde du spectacle vivant. Initié en 2002 par la ville, le Brussels Summer Festival se targue aujourd’hui d’être la plus importante manifestation culturelle du mois d’août dans la capitale de la Belgique et de l’Europe. Alors qu’il ne fallait jamais mettre la main au portefeuille pour assister au BSF, l’installation l’an dernier d’une infrastructure pour les plus gros concerts Place des palais avait coïncidé avec l’instauration d’un droit d’entrée. Montant pour ce seul et unique podium: 20 euros pour un jour, 30 pour les deux. L’accès aux autres scènes restant libre.
Chers artistes
Nouvelle édition, nouvelle formule. Tout désormais se paie. Mais à un prix plus que démocratique. Le pass s’élève à 15 euros (en prévente) pour une semaine et demie de concerts… « Nous déplorons l’inflation des cachets d’artistes, constate l’administrateur délégué Olivier Mees. Nous avons toujours considéré que le Brussels Summer Festival avait besoin de noms réputés. Une notion certes très vaste. Mais il est devenu impensable d’organiser un événement d’une telle envergure pendant 10 jours avec des groupes bénéficiant d’une certaine notoriété sans demander une petite contribution. Le marché du disque s’est effondré et le music business essaie de récupérer une partie de ses ressources dans le spec-tacle vivant. «
Ancien manager, Olivier Mees avance des chiffres à titre d’exemple. « Il y a 20 ans, 25000 euros représentaient un gros cachet. Le potentiel d’une Ancienne Belgique ou d’un Cirque royal. Aujourd’hui, ceux qui les remplissent coûtent plus du double. «
Alors, même si les autorités ont compris le pouvoir d’attractivité de l’événementiel, même si les subsides, nous assure-t-on, n’ont pas diminué, il faut trouver de nouvelles rentrées pour assouvir les exigences des Sliimy, Tryo, Cocoon et autres IAM qui se produiront à Bruxelles le week-end où se déroulera à Hasselt le Pukkelpop.
Comment trouver un équilibre dans son affiche sans se mettre dans le rouge? Le problème est complexe. La réflexion permanente. Chaque événement se veut déjà propre au lieu où il s’installe. Tout festival est tributaire de son implantation. Ne serait-ce que dans la possibilité de cadenasser l’accès au site.
La gratuité pose une autre question, celle de la concurrence déloyale, autrement dit la cohabitation avec les « payants ». « Bruxelles est une ville dynamique. Tout est question de proportions. En termes de temps, d’espace. Je rêve du gratuit tout le temps et partout. Mais je concède que dans certaines circonstances, il peut se révéler dangereux. Le Québec en a fait l’amère expérience. Après des centaines et des centaines de spectacles à l’£il pendant les vacances, les gens désertaient les salles pendant la saison », conclut l’organisateur.
www.infofestival.be
Sur le plateau du Mont des arts. Du 14 au 23/08.
Julien Broquet
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