Focus a testé pour vous ce que d’aucuns considèrent comme une révolution majeure du Web, Chatroulette. Article interdit aux moins de 18 ans.

Deux expériences troublantes du même acabit ont été vécues à quelques heures d’intervalle par votre humble servante, le week-end dernier. Première d’entre elles: l’observation de la piste tournante du Mirano, à 5 h 30 du matin, juste avant que le désespoir gagne une faune masculine se refusant encore à rentrer dormir sans avoir essayé une dernière fois de se trouver une partenaire de danse couchée. Superbe invention que cette piste: les énergumènes en recherche d’interaction se postant à son extrémité pour reluquer les proies fixes postées face à eux, et embarquant dans leur tourbillon – quand ils ont de la chance – la demoiselle à qui ils espèrent conter fleurette. Si celle-ci venait à se dégager publiquement de leur étreinte, la honte n’en serait que de courte durée puisque, rappelons-le, la piste, comme la roue de la vie, tourne. Suivante! Seconde découverte du week-end: Chatroulette. Rien à voir avec les félidés ni le casino, le nom du site faisant référence à une conversation en roue libre. Particularités: la fenêtre du site www.chatroulette.com présente 2 cadres, pour autant de webcams en présence. Il s’agit d’un chat visuel, donc, avec des inconnus sélectionnés par la machine de manière aléatoire, avec un bouton « next » (oui, comme dans l’émission) qui permet de dégommer les interlocuteurs déplaisants. De virer d’un coup de clic – par exemple – les gros lourds et les pervers de service (ce qui n’est malheureusement pas possible sur la piste de danse). Parce que Chatroulette, portail inventé par un ado russe qui fait un buzz hallucinant, pourrait très bien s’appeler aussi Chat-bite. Compte rendu d’une trentaine de minutes online.

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Première image: une jeune fille qui retire son pantalon face à la caméra. Et qui nous « nexte » grossièrement une fois qu’elle a remarqué que nous n’étions pas du sexe qui l’intéresse. Ensuite: 2-3 gamins qui lancent invariablement:  » hi« . L’un d’eux se lance: « You are a nice girl! ». Next. Oh, tiens, un homme allongé sous une coquette avec la main qui remue. « Show me your tits! » Next. Un apprenti-barde nous chante: « You’re beautiful, it’s truuuue… » Etrange rencontre. « Show your boobs! », dit-il finalement. Ouf, tout est rentré dans l’ordre. Next. Eh ben voilà, un pénis en érection! Next. Un jeune français en caleçon « becauze it his hot in herre », un jeune coréen qui regarde la télé, un autre sexe… Fin de la partie. Légère nausée. C’est donc ça, la quintessence du 2.0? On se met à trouver le progrès malsain, à avoir des pensées passéistes sur la technologie, à mépriser une jeunesse qui s’amuse des pires potentialités d’Internet, à s’attrister de la consommation de l’humain encouragée par le Web… Et puis la soirée de la veille nous revient à l’esprit. Qu’est-ce qu’il nous avait dit sur la « dancefloor roulette », celui-là, encore? « T’as pas envie de me retrouver dans les toilettes? », c’est bien ça? Beurk.

myriam leroy

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