C’est dur de mourir au printemps

d’Alfredo Noriega, éditions Onlit, traduit de l’espagnol (équateur) par Alyette Barbier, 160 pages.

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Réparti sur quatre jours, le roman noir d’Alfredo Noriega raconte le travail d’un médecin légiste à Quito, ville enlisée quotidiennement dans le sang. Arturo y autopsie sept corps qui tous ont entretenu des liens, qu’ils soient bourreaux ou victimes. Mais avant d’être une intrigue policière, le récit est la description minutieuse, voire maniaque, d’une capitale tentaculaire qui a phagocyté la nature, avec ses couleurs contrastées, ses pluies diluviennes, ses personnages livrés à la pauvreté et résignés face à la mort qu’ils ont apprivoisée: « le cadavre et moi, comme un seul corps, en route pour l’enfer. » C’est aussi l’analyse clinique du travail d’Arturo, qui consiste à disséquer les corps pour qu’ils lui délivrent leur dernier secret -des corps d’êtres à la dérive, ayant mené une vie vagabonde sous l’oeil funeste du volcan Guagua Pichincha. édité par une maison belge qui privilégie la littérature contemporaine inédite, le roman souffre sans doute d’une structure décousue et d’une volonté acharnée de décrire les moindres recoins de Quito. Quand il est sorti en espagnol en 2002, il a aussitôt fait l’objet d’une adaptation au cinéma -médium capable d’occulter cette obsession descriptive.

M-D.R.

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