Millenium ou Angels and Demons surfent sur une vague d’adaptations de best-sellers qui ne date pas d’hier, mais dont l’impact est devenu énorme dans le cinéma contemporain.
Dans un paysage cinématographique où des noms d’écrivains (de J.K. Rowling à Robert Ludlum en passant par Tom Clancy, Tomas Harris ou Stephenie Meyer) sont devenus pour l’industrie du film des gages à peu près sûrs de profits faramineux, la sortie de Millenium et d’ Angels And Demons font logiquement l’objet d’une promotion et d’une attention médiatique soutenues. Stieg Larsson et Dan Brown figurent parmi les plus gros vendeurs de romans des dernières années, et le plus sûr chemin vers le succès passe, pour nombre de décideurs de l’industrie du film, par l’adaptation de livres best-sellers. Les droits d’adaptation de pareils ouvrages ont considérablement augmenté, mais comme les revenus des films suivent le mouvement, nul ne se plaint d’offrir des contrats en or à des romanciers, parfois même avant qu’ils n’aient écrit la moindre ligne du futur livre à filmer! Thomas Harris, créateur du « méchant » le plus populaire des dernières décennies Hannibal Lecter, fut l’un des tout premiers à bénéficier de pareille faveur après le triomphe de l’adaptation de son Silence Of The Lambs par Jonathan Demme… Depuis 1930, et le film tiré du roman pacifiste d’Erich Maria Remarque All Quiet On The Western Front, les noces du livre à succès et du 7e art n’ont cessé d’engendrer des produits de série, certes, mais aussi des £uvres mémorables. Prenez Gone With The Wind de Victor Fleming d’après Margaret Mitchell, l’adaptation par Coppola de la saga The Godfather écrite par Mario Puzo, ou ces autres exemples admirables que sont L.A. Confidential de Curtis Hanson d’après James Ellroy, et la trilogie Lord Of The Rings où Peter Jackson célébrait l’univers de Tolkien. Certains livres eurent la réputation d’être inadaptables, à tort ( Fear And Loathing In Las Vegas de Hunter S. Thompson, réussi par Terry Gilliam) ou à raison ( The Bonfire Of The Vanities de Tom Wolfe raté par Brian De Palma). D’autres, visiblement écrits avec le cinéma en tête, s’avérèrent pourtant moins évidents à bien adapter, comme Les Rivières pourpres de Jean-Christophe Grangé (Mathieu Kassovitz). Quelques-uns, enfin, résistèrent à des tournages mouvementés comme Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda (Claude Berri). Quoiqu’en pensent les investisseurs soucieux d’avoir des « garanties », adapter conserve une part de risque. Même si l’assurance de marcher dans les pas d’un succès déjà établi attirera encore, massivement, les projets du genre… l
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