Ayacucho

1991, Ayacucho, Pérou. Le reporter Vicente Blanco, alter ego probable de l’auteur Afredo Pita, tente d’approcher les intellectuels, les paysans, les villageois et tous ceux susceptibles d’être les témoins des exactions d’un régime totalitaire, à un moment où la situation est devenue mortifère. Poursuivi par les Maoïstes du Sentier lumineux, acculé par la police et l’armée, condamné par l’Opus Dei et le président Fujimori, le peuple subit une guerre sournoise, dans ce « recoin des morts » (traduction d' »Ayacucho » et titre original du roman). Aussi, Vicente, accompagné de deux audacieux journalistes locaux, va-t-il tenter de rendre tangible ce qui semble invisible. Ce sera l’occasion pour lui de révéler au grand jour, à Lima et à l’étranger, les crimes infâmes des Escadrons de la mort, les malversations militaires et politiques, que les gens des villes refusent de voir parce que  » l’ignorance et la folie collectives » les ont rendus aveugles. Radiographie pessimiste d’un pays à la dérive depuis une trentaine d’années? Récit réaliste voire historique même si certains comportements semblent idéalisés? Pita réalise, en tous cas, un travail de mémoire qui démontre l’urgence de la situation même si certains personnages convainquent par leur humanisme et nous prouvent que la vie vaut la peine d’être vécue.

d’Alfredo Pita, Éditions Métailié, traduit de l’espagnol (Pérou), 378 pages.

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