Au nom de la terre

Le 29 mars 1999, épuisé et criblé de dettes, le père d’édouard Bergeon se donne la mort en ingérant des pesticides. Il avait 45 ans et était agriculteur. Ce trauma personnel inspire au réalisateur français une fiction noyautée autour de la crise dramatique que traverse le monde paysan. Soit le combat perdu d’avance mené par Pierre pour maintenir sa ferme à flot à mesure qu’elle s’agrandit, victime d’une logique entrepreneuriale à l’engrenage déficitaire. Porté par un souffle ambitieux qu’alimente sa connaissance intime du sujet, Bergeon parvient à imposer un ton, une atmosphère et un point de vue avant qu’un trop-plein d’académisme ne rattrape cette inexorable descente aux enfers où Guillaume Canet, peut-être trop investi, surjoue l’angoisse et la dépression.

Au nom de la terre

Sept ans avant Au nom de la terre, édouard Bergeon signait déjà Les Fils de la terre, long métrage documentaire que le distributeur O’Brother a l’excellente idée d’ajouter ici en DVD bonus. Également inspiré par l’histoire tragique de son père suicidé, le film comporte hélas le même type de faiblesses que son successeur. Le cinéaste y suit un producteur de lait en grave difficulté dans le Lot tout en remontant en parallèle le fil de ses propres souvenirs. Là encore, le sujet est fort, mais Bergeon multiplie les maladresses de mise en scène. Tantôt trop insistant dans ses effets, tantôt trop évident dans son discours, il gâche en partie une matière qui n’en reste pas moins sensible et nécessaire.

D’édouard Bergeon. Avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon. 1 h 43. Dist: O’Brother.

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