Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

BRETT ET DANNY AVAIENT LA CLASSE CHEVILLÉE AU CORPS. QUATRE DÉCENNIES PLUS TARD, LES 2 PLAYBOYS AURAIENT MAL À L’INTRO…

Que sont nos illusions d’antan devenues, disait le sage? 2011, et ça fait mal à la cuisse, c’est l’ère des Wiki, les Wiki si funky qu’ils nous emmènent au pays des souvenirs, pour les briser menu, pour les éparpiller façon puzzle, comme disait Tonton. Nondidju, Amicalement Vôtre, ça n’a duré qu’un an et 24 épisodes, pas plus. Unbelievable! Dans nos cerveaux de vieux vingtenaires et de jeunes trentenaires, l’ Amicalement Vôtre de nos parents, c’est 4, 5 ou 6 décennies au moins, non? Ben non, pas du tout. Faute d’audience, faute d’envie chez Roger Moore, la série a été étouffée dans l’£uf. En plus, avec les Wiki et tout, en V.O. ca devient The Persuaders, cette histoire. Brett et Danny, des persuadeurs? Nos beaux gosses amicaux, des persuadeurs? N’importe quoi… Mais admettons. Admettons qu’un sens acquis du purisme nous la transforme en hype anglicisée, notre bonne vieille série si bien doublée. De toute façon, Amicalement Vôtre, en 2011, ça se passerait au niveau du générique. Parce que cette série, retransmise de 1971 à 1972 sur ITV, c’est avant tout un générique. Là, par exemple, en écrivant ces lignes, le regard impromptu d’un imprompteur sur l’ordinateur et la question qui fuse: « C’est quoi cette série? » Inculte. Mais attends, le générique, YouTube, ça vient: « Ah oui, ils l’ont repris une fois avec Belmondo et Alain Delon dans une pub, l’enfant de château et l’enfant de la rue. «  Tout à fait Thierry.

Que fait la police?

Ahh cette intro magistrale composée par John Barry, ces photos qui défilent comme défile une paire de vies vouées à s’entrecroiser. Mais où est donc Photoshop? Et la 3D? Et les effets de manche? Que fait la police, Times ou Arial? Ce serait ça en 2011, ou alors pas du tout, parce qu’en 2011, on retourne aussi à l’authentique, aux Polaroids plutôt qu’aux androïdes, qu’ils soient paranoïdes ou non. Qui le retaperait, ce générique, au jour d’aujourd’hui? Un duo électrique français de France, pour une partition fignolée à la liane branchouillo-désenchantée? Probablement. Justice, par exemple, a dans l’estomac des mélodies aussi graves et vinaigreuses que ce générique. A voir… Et pour les acteurs? Tony Curtis, superbe Danny Wilde, s’en est allé, il n’y a pas si longtemps, voir si les pissenlits se mâchouillaient par la racine. Roger Moore, lui, fait de la résistance. Lord Brett Sinclair, ça rime avec octogénaire. Ou presque. Et on y verrait bien Clive Owen et Benicio Del Toro par exemple, dans le remix 2011 de cette amicale vautrée avant l’heure, culte plutôt que classique. Et ça serait bien. On parie?

GUY VERSTRAETEN

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