Adèle Blanc-Sec – T. 10: Le Bébé des Buttes-Chaumont

© National

Mais quel foutoir dans le Paris de Tardi! Chez Raoul, on picole sec et on pratique la philosophie de comptoir. Dans la rue, le commissaire Laumanne est devenu un Minotaure carnivore pendant que les clones d’Adèle explosent un peu partout, et à l’Académie française, les momies tiennent congrès! Le tout alors que l’élixir du bon docteur Chou est en train de transformer tout le monde en bovidés, et que notre Adèle a mal aux dents, a des tentacules qui poussent et tombe peut-être amoureuse… Bref, c’est le bordel, et ce n’est que le début de la fin (avant la fin du début) dans ce dixième album que Tardi a toujours voulu, dès le début, comme le dernier de sa seule série. Un album entamé quinze ans après le pénultième, Le Labyrinthe infernal, dans lequel Tardi avait laissé tout en plan “parce que Adèle m’agaçait”. Le septuagénaire, enfin pressé de clore, se lance donc dans sa dernière aventure avec un mélange parfois inégal de lassitude et d ‘énergie, mais qui démarre surtout dans le chaos… et n’en sort jamais vraiment, puisqu’il convoque cette fois tous les personnages et scénarios entourant Adèle depuis Adèle et la Bête, remontant même, et avec insistance, jusqu’au Démon des glaces qui précédait l’ensemble. Reste un sentiment général de finitude qui peut peut-être émouvoir derrière la confusion.

de Tardi, éditions Casterman, 64 pages.

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