Noël avant l’heure – Robert Zemeckis adapte Dickens et renoue avec les voyages dans le temps. En 3D – dans les salles équipées – s’il vous plaît.
De Robert Zemeckis. Avec Jim Carrey, Gary Oldman, Colin Firth. 1H36. Sortie: 18/11.
Classique de Charles Dickens, publié pour la première fois en 1843 (les grandes histoires sont éternelles), A Christmas Carol a déjà fait l’objet au cinéma et à la télévision de 75 (!) adaptations plus ou moins fidèles. Celle de Robert Zemeckis fera date. Et pour cause. Elle est la première en relief. Pour l’occasion, le réalisateur de Forrest Gump a une nouvelle fois décidé d’utiliser la performance capture, une technique révolutionnaire à mi-chemin entre l’animation et le film en prise de vues réelles qui associe l’interprétation des comédiens à un environnement entièrement digital.
Gary Oldman, Colin Firth, Robin Wright Penn, Bob Hoskins et Jim Carrey (qui interprète 7 rôles dont le principal) prêtent ainsi leur silhouette et leurs mouvements aux personnages. Si tous les visages ne sont pas à la hauteur – certains semblent tout droit sortis du musée Grévin -, l’un ou l’autre reflète tout de même les progrès et les possibilités du procédé.
Back to the future
A travers A Christmas Carol (Le Drôle de Noël de Scrooge), Robert Zemeckis, réalisateur de Retour vers le futur, renoue avec les voyages dans le temps. Il nous conte la célèbre histoire d’Ebenezer Scrooge, ce vieux marchand riche, acariâtre, insensible et avare qui reçoit la visite de trois fantômes incarnant les Noëls passé, présent et futur. Trois fantômes bien décidés à le confronter à des réalités qu’il préfère ne pas regarder en face.
Dans cette entreprise, Zemeckis impose évidemment un ton, un univers, bien plus sombres et torturés que le Noël de Picsou (version infantile déjà fomentée par Disney). A Christmas Carol a beau être déconseillé pour les tout petits, il ne donne pas de maux de têtes comme peuvent parfois en filer les lunettes 3D. Les plans se fondent plutôt bien dans la narration et le long métrage constitue surtout une fameuse réussite sur le plan esthétique. Londres d’ailleurs est incroyablement bluffant. Zemeckis et son équipe se sont inspirés de toiles, plans et gravures d’époque pour restituer l’ambiance d’une ville, qui, en pleine période victorienne, s’imposait comme la plus peuplée du monde. Un avant-goût relativement savoureux des fêtes de fin d’année.
Julien Broquet
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