zombies, le retour – Le mort-vivant est à la fête. Et envahit la cambrousse texanne comme la City londonienne. Brrr…

de Juan Carlos Fresnadillo, avec Robert Carlyle, Catherine McCormack, Imogen Poots. 1 h 35. Edité par 20th Century Fox.

Longtemps présumé mort et enterré, le film de zombies a joliment refait surface ces dernières années, pour se porter aujourd’hui comme un charme. Démonstration avec le nouveau Romero, Diary of the Dead, et Rec, de Jaume Balaguero, sur les écrans du Bifff ( voir notre dossier en page 10). Mais aussi avec la double actualité DVD constituée par les sorties de Planet Terror, de Robert Rodriguez, et 28 Weeks Later, de Juan Carlos Fresnadillo; deux films démontrant que, pour être extrêmement codé, le genre n’en tolère pas moins diverses variantes.

TRASH ET POTACHE

A l’origine de Planet Terror, on trouve la volonté de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino de rendre hommage aux films de série B d’antan, en composant, à raison d’un film chacun ( Death Proof étant le volet tarantinien de l’expérience), un double programme tel qu’on pouvait en voir dans les salles Grind- house, spécialisées dans les films d’exploitation. Situé dans la cambrousse texanne, Planet Terror propose les ingrédients classiques du film de zombies: une épidémie prolifère en effet, transformant ses victimes en monstres avides de chair humaine, une poignée de survivants tentant alors de s’organiser. Passé à la moulinette Rodriguez, ce concept nous vaut une oeuvre cultivant un esprit BD tel qu’on le trouvait dans From Dusk Till Dawn. Appuyé dans ses oeillades sexy / machistes comme dans sa violence chorégraphiée, Planet Terror est surtout un film aussi drôle que déjanté, aussi trash que potache.

Flanqué de Tarantino, Rodriguez en évoque différents aspects en bonus. Et notamment les effets spéciaux – la jambe-mitraillette arborée par Rose McGowan -, et une patine toute particulière, référence au fait que les films Grindhouse, tournant sans discontinuer dans un circuit de salles pourries, étaient régulièrement usés jusqu’à la corde.

ASSAISONNEMENT MAISON

Confié au cinéaste espagnol Juan Carlos Fresnadillo ( Intacto), 28 Weeks Later est, pour sa part, le prolongement du 28 Days Later de Danny Boyle, du reste étroitement associé au projet. Saisissant, le film se déroule six mois après qu’un virus a décimé l’Angleterre. Et montre l’établissement, sous étroite surveillance militaire américaine, d’une colonie de survivants sur le sol londonien, en s’attachant plus particulièrement à une famille, bientôt confrontée à la réapparition du virus meurtrier.

Débutant par une scène proprement stupéfiante, voyant Robert Carlyle échapper à la furie sanguinaire des porteurs du virus, 28 Weeks Later réussit la gageure d’aller ensuite crescendo. Respectueux des codes du genre, Fresnadillo les assaisonne à sa façon – avec notamment une scène d’hélicoptère d’anthologie. Et lorgne aussi habilement du côté du film de « survie », exploitant à merveille les ressources de Londres désertée, de Canary Wharf à Regent Park. Que du classique, certes, mais exécuté de maîtresse façon. Un modèle du genre, servi avec les compléments habituels.

JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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