GEMMA ATTRACTION – GEMMA ARTERTON RAYONNE DANS TAMARA DREWE, COMÉDIE SAVOUREUSE D’UN STEPHEN FREARS AU MEILLEUR DE SA FORME. IRRÉSISTIBLE.

1 DE STEPHEN FREARS. AVEC GEMMA ARTERTON, DOMINIC COOPER, TAMSIN GREIG. 1 H 49. DIST: TWIN PICS.

2 DE OLIVER PARKER ET BARNABY THOMPSON. AVEC RUPERT EVERETT, COLIN FIRTH, GEMMA ARTERTON. 1 H 40. DIST: MELIMEDIAS.

Les lecteurs de Focus le savent, Gemma Arterton bénéficie dans ces colonnes d’un crédit pratiquement illimité, que n’ont réussi à entamer ni sa participation au quelconque The Disappearance of Alice Creed, ni même sa présence au générique du (fort) médiocre Clash of the Titans. C’est dire aussi si l’on tient en haute estime Tamara Drewe, le film qui, parmi d’autres mérites, eut le bon goût de mettre la carrière de la comédienne britannique sur orbite.

Stephen Frears y adapte le roman graphique éponyme de Posy Simmonds, un récit ayant pour cadre la campagne anglaise et un village endormi du Dorset, havre d’une retraite pour écrivains empruntant son nom à Thomas Hardy, Far from the Madding Crowd. Entre les infidélités à répétition du mari de la maîtresse des lieux et les repas que prennent en commun des auteurs rivalisant de vanité à défaut, parfois, d’inspiration, la vie semble y respecter une routine immuable, bientôt mise à mal par le retour impromptu d’une enfant du pays, débarquée de Londres pour revendre la maison familiale. Soit Tamara Drewe (Gemma Arterton, qui d’autre?), son singlet rouge, son short denim moulant, son nez joliment raboté, et un charme aussi spontané que dévastateur…

Colin Firth, velléitaire

Au meilleur de sa forme, Stephen Frears dépeint ce microcosme avec délice, signant une peinture de m£urs facétieuse et légère, mais certes point dénuée d’une lucidité que le réalisateur a volontiers caustique -voir ainsi, le ch£ur composé de 2 adolescentes posant sur cette réalité le regard peu amène forgé par des années d’ennui insondable. Particulièrement savoureuse, la comédie humaine s’épice de traits discrètement assassins, qui achèvent de faire de Tamara Drewe un plaisir difficilement résistible. Outre un bref comparatif entre le roman graphique et le film, le DVD propose, en complément, une interview de Frears. Si le ton en est en apparence badin, le réalisateur y livre diverses réflexions intéressantes, embrassant son travail comme son regard sur un monde dont il ne peut qu’observer combien il a évolué: « Le monde a changé. Les gens sont résignés. On a perdu. Je crois que la mondialisation a achevé tout le monde. »

On retrouve par ailleurs Gemma Arterton à l’affiche de St. Trinian’s, comédie coréalisée en 2007 par Oliver Parker et Barnaby Thompson. Le film a pour cadre un collège pour jeunes filles de la haute comme seule Albion peut les imaginer, établissement en pleine déliquescence que ses cancres de pensionnaires vont s’atteler à sauver de la banqueroute annoncée au prix d’un hold-up audacieux. La suite, rocambolesque et gentiment déjantée, se révèle d’un intérêt et d’un humour inégaux, mais peut tabler sur un casting très tendance, à Gemma A. (en présidente des élèves) s’ajoutant Rupert Everett, Russell Brand et autre Colin Firth, ce dernier en ministre de l’Education velléitaire. Une curiosité, à tout le moins.

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content