L’Idée de l’amour

© National
Fabrice Delmeire Journaliste

Pigiste à Paris-Turf et auteur de quelques biographies de commande, Philippe Waxman signe sous le pseudo de Paul Ribot, pur-sang légendaire. À la demande de son éditeur, le journaliste s’apprête à interviewer le prix Goncourt François Rongières autour de leur passion commune pour le cheval. Fébrile à l’idée de côtoyer l’auteur culte de sa jeunesse, Waxman découvre que sa jeune épouse, Elisabeth Rongières, n’est autre que son unique amour de jeunesse, rencontré à la Sorbonne. “ Mais la vie continuait, les jeux n’étaient pas encore faits.Plongeant dans une Nièvre verdoyante, ce roman doux-amer emprunte le sentier d’une mélancolie buissonnière, baigné de lumière aux teintes caramel. Sur le temps qui passe, le cuir qui s’épaissit, l’immobilité de l’entre deux âges, Mark Greene envoûte le lecteur par la musique de phrases à la respiration apaisée, sans esbroufe. S’arrêtant sur le velouté du nez d’un cheval, la rareté de l’avènement d’une pensée heureuse, des “ gestes de roi fatigué” lorsque l’avenir se referme, il y est question d’être à l’écoute de ce que la vie répare pour tous les égarés. Avançant à pas libres, paré d’une élégance anachronique, ce roman brosse le portrait de spectateurs de l’existence à qui les imprévus de la vie offrent une seconde chance.

De Mark Greene, éditions Grasset, 208 pages.

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