Les idoles malades

OVNI TRASH | David Sourdrille est un drôle de zigue. Auteur français adoubé par Robert Crumb, il se met en scène, de manière parfois démultipliée, dans de courtes histoires tordues au noir et blanc impeccable où tout, littéralement, peut (lui) arriver.

OVNI TRASH | David Sourdrille est un drôle de zigue. Auteur français adoubé par Robert Crumb, qui signe en avant-propos une dédicace bien trash inspirée de son univers et voit en lui un artiste surdoué injustement méconnu -le type est officiellement surveillant de nuit dans un foyer d’hébergement pour déficients intellectuels et a essentiellement publié à compte d’auteur via sa propre maison d’édition basée à Rennes, La Rouquine, spécialisée dans la production d’ouvrages dessinés pornographiques et érotiques-, il se met en scène, de manière parfois démultipliée, dans de courtes histoires tordues au noir et blanc impeccable où tout, littéralement, peut (lui) arriver. Pas du genre à se ménager, Sourdrille, obsédé sexuel aux délires morbides, se fait ainsi, pêle-mêle et au hasard, insulter, tabasser, humilier publiquement, mettre en cage, décapiter, empailler, réincarner en tortue, trépaner, uriner dans le crâne, écrabouiller par une paire de fesses géante… tout au long de ces Idoles malades détournant sans complexe, et surtout sans aucune limite, des maîtres comme Winsor McCay, Walt Disney ou Stan Lee. Quand il s’endort devant Chasse et Pêche après avoir abusé de fondue au chester, c’est pour se retrouver objet d’une traque sadique orchestrée par des gouines dominantes où il finira par accoucher de lui-même avant de se donner le sein. A moins qu’il n’enfile le costume de l’homme chauve-souris (hilarants Batmou et Robinet à Bottom City) pour des aventures en collants sans queue (quoique…) ni tête. Bête et méchant, crade et taré, totalement trivial et quasiment métaphysique: en bref, foutrement jubilatoire.