Les Soeurs de Blackwater

En anglais, le titre de cette dystopie de l’Ouest, pétrie de légendes, est Scribe. C’est un don (celui d’écrire) dont le personnage principal anonyme est désormais la seule détentrice. En femme libre, drapée de rumeurs, elle vit près du mausolée de sa soeur, morte d’avoir offert sa compassion. Aux alentours, on trouve les Altice, famille scindée en deux branches, et les Indésirables avec qui elle a noué un lien respectueux et spirituel. Au-delà de son territoire règnent Billy Kingery, cruel propriétaire et ses mercenaires. Sa vie à elle change drastiquement quand elle accepte une mission d’Hendricks, qui souhaite qu’elle écrive une lettre de pardon, l’apprenne par coeur et aille la délivrer. Les Soeurs de Blackwater est un roman à la fois raboteux et sensuel dont le mystère ne désépaissit pas et dont les trahisons attendent le moment ad hoc pour enserrer les chevilles. À moins qu’au coeur du chaos, la rédemption soit possible? Si Alyson Hagy convoque ici la très exploitée figure de la sorcière, elle le fait avec des intentions relativement neuves: à distance fluctuante des hommes, elle devient un motif trouble puissant qui interroge nos culpabilités jusqu’à l’os.

D’Alyson Hagy, éditions Zulma, traduit de l’anglais (États-Unis) par David Fauquemberg, 240 pages.

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