Les Mouchoirs jaunes du bonheur

© National

Aujourd’hui nonagénaire, Yoji Yamada est surtout connu comme étant le créateur de la série des Tora-san, dont les 48 volets, sortis au cinéma entre 1969 et 1995, allaient connaître un immense succès au Japon. Ce qui ne devait pas l’empêcher de tourner des films plus personnels, à l’instar des Mouchoirs jaunes du bonheur, un road movie insolite réalisé en 1977. Suite à une rupture amoureuse, Kinya (Tetsuya Takeda), un jeune homme immature, décide de quitter Tokyo, plantant là son boulot avant d’acheter une Mazda Familia d’un rouge rutilant et de prendre la route en direction de Hokkaïdo. Chemin faisant, il va embarquer une jeune fille réservée, Akemi (Kaori Momoi), bientôt suivie d’un individu énigmatique, Yusaku (Ken Takakura, vu notamment dans Yakuza, de Sydney Pollack), dont il apparaîtra qu’il vient de sortir de prison où il purgeait une peine pour meurtre. Et l’étrange trio d’apprendre à se connaître alors que défilent les paysages d’Hokkaïdo… Film étonnant, Les Mouchoirs jaunes du bonheur débute en mode primesautier -avec même quelques touches burlesques-, avant de bifurquer vers quelque chose de plus grave, oscillant entre légèreté et tentation mélodramatique. Yamada y fait le portrait sensible de trois individus en quête de reconstruction, qu’il rapporte joliment à la géographie du Japon d’alors pour faire œuvre délicatement rassérénante. En bonus de cette version restaurée, une analyse de Claude Leblanc, auteur de Le Japon vu par Yamada Yôji, qui ne manque pas de faire un rapprochement avec le Drive My Car de Ryusuke Hamaguchi, cet autre film où une voiture rouge fait la route de Hokkaïdo…

De Yoji Yamada. Avec Ken Takakura, Tetsuya Takeda, Kaori Momoi. 1 h 49. 1977. Dist: Carlotta.

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