Critique

Les jeux « feelgood », tendance gaming en temps de Covid: bienveillant et après?

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Les wholesome games indés se hissent comme une tendance gaming en temps de pandémie. Un mouvement dont les origines remontent à Harvest Moon.

Entre mièvrerie et condescendance, la bienveillance s’érige ces dernières années comme un code de bonne conduite forcé. Sa toute-puissance qui dilue toute notion de critique -éviter le mot de travers- résonne dans le récent mouvement des wholesome games. Sans échec, ni stress et encore moins de violence, cette dénomination de jeux (littéralement traduisible par « sains ») est apparue l’an dernier suite à un épisode de Wholesome Direct, un show sur YouTube où des créateurs indés présentaient leurs projets. Les jeux vidéo proches des feelgood movies existaient pourtant bien avant. Harvest Moon: un monde à cultiver nous le rappelle.

Réaction à la culture guerrière du jeu vidéo, le wholesome aligne des jeux indés souvent habillés d’aplats de couleurs apaisés. Untitled Goose Game, Donut County et I Am Dead en sont de dignes représentants. Mais bien avant eux, Chibi-Robo!, Katamari Damacy et LocoRoco mariaient déjà dans les années 2000 vrai gameplay et douceur de vivre sans avoir conscience de former une même catégorie. Datant de 1996, Harvest Moon se dresse comme un de ses plus anciens représentants. La saga -surtout populaire au Japon- a depuis lors essaimé, comptant une vingtaine d’épisodes. Concept central? Faire prospérer sa ferme et trouver l’amour tout en embrassant le rythme des saisons.

Les jeux

L’énorme succès d’Animal Crossing: New Horizons l’an dernier n’est sans doute pas étranger au retour d’Harvest Moon: un monde à cultiver. Si, comme le hit de Nintendo, il propose d’entamer une nouvelle vie au vert, ce dernier concentre davantage son gameplay entre élevage d’animaux et culture potagère. Trouver la bonne graine, labourer la terre, planter, arroser, attendre quelques jours. Et passer à la récolte, parmi des dizaines de légumes et de fruits. La routine s’installe à mesure que les demandes des villageois fusent.

Troc International

L’ossature de la progression en place se pare d’ailleurs d’un troc permanent. Offrir des patates douces et des tomates bleues à des proches débloque par exemple des courses de chevaux et des remèdes soignant les animaux de son exploitation. L’exploration du monde s’avère indispensable pour trouver des graines rares mais aussi des minerais utiles à la fabrication d’éléments de sa maison et de son exploitation. Grosse nouveauté de la série qui a toujours misé sur la sédentarité: la ferme du gamer peut déménager vers diverses régions du globe.

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Lieux de nouvelles amitiés, les terres désertiques, glacées ou côtières bouleversent aussi les légumes, les animaux et les matières premières disponibles. Leurs rythmes de croissance, aussi. Au joueur de s’y adapter, sans oublier de surveiller de près la barre de vie de son avatar qui diminue plus ou moins rapidement selon la météo, au fil de la journée. Serti d’une foule d’autres subtilités sociales, Un monde à cultiver peine hélas à prendre racine. Ses scripts peinent parfois à se déclencher tout comme il est difficile de faire de la place dans son inventaire lorsqu’on est en route. Visuellement vide et parfois saccadé, ce jeu moins bon que Story of Seasons prouve que wholesome ou pas, la gentillesse n’excuse pas tout.

Harvest Moon: un monde à cultiver

Édité par Rising Star Games et développé par Natsume, âge: 3+, disponible sur Nintendo Switch (version chroniquée), PlayStation 4 et Xbox One. ***

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