Les chemins de traverse rock d’Edouard Van Praet

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Avec ses deux premiers EP, le Bruxellois Edouard Van Praet a démontré qu’il en avait sous la pédale (d’effets). Après son concert au Bota (et son passage à la Focus Music Box l’été dernier), il sera au Reflektor liégeois, ce 12 avril.

L’une des première fois qu’on est tombé sur Edouard Van Praet, cela n’allait pas trop fort pour lui. C’était dans la vidéo de Bigstar. Lunettes glam, pantalons pattes d’eph, et veston bariolé, le gaillard se faisait dérouiller par deux loubards dans les rues de Bruxelles, avant de se rendre à son propre concert, où il se faisait, littéralement, dévorer par son public, assoiffé de sang. Psychédélique ? Y a de ça. Mais pas seulement.

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En seulement deux EP – Doors en 2021, et Cycles sorti fin de l’année dernière -, le Bruxellois a en effet montré que sa palette ne se limitait pas à un revival glam-rock, aussi cintré soit-il. « Peut-être qu’un jour, je vais davantage me poser, faire un disque purement folk ou un album purement électronique. Mais pour l’instant, j’essaie en permanence de faire de nouvelles choses, de ne pas me fixer. De l’extérieur, je ne sais pas ce que cela donne (rires). Mais j’ai envie d’emmener les gens dans une forme de voyage. Un genre de promenade nocturne, qui commencerait par exemple dans un bar de jazz, se poursuit dans un café blues, et se termine en club. En fait, j’aime l’idée de déambuler, et de se laisser affecté par les lieux qu’on traverse. »

Né à Bruxelles, en 1996, d’une mère belge et d’un père d’origine canadienne, Edouard Van Praet tombe dans le rock assez jeune. « A la maison, c’était surtout de la musique classique. Mais ma mère écoutait aussi Nirvana, par exemple, et je sais que j’ai très vite été intrigué par les musiques un peu plus agressives. Et des artistes qui proposaient des choses très sauvages, corrosives, tout en dévoilant aussi des chansons plus douces. »

Les Doors ouvrent la porte

Edouard a 4 ans quand il prend ses premières leçons de piano. « Cela n’a pas duré plus d’un an, mais du coup il y avait quand même un piano dans le salon ». Plus tard, vers 13 ans, il suit quelques cours de guitare, sans beaucoup plus d’assiduité – « je suis resté bloqué sur Wonderwall… ». Ce n’est que deux, trois ans plus tard que le déclic se fait. « Avec mon pote Joseph (NdR : Soto), on écoutait des groupes comme les Strokes, les Babyshambles, ou du rock sixties, les Beatles, etc. » Ou encore les Doors. « Le jour où je suis tombé sur Soft Parade, exploration assez folle de plus de huit minutes, j’ai vrillé. J’avais trouvé mon truc ».

Avec Joseph, ils montent alors un premier groupe, baptisé Tissue. « Alors que je ne savais jouer que deux accords, dont je ne connaissais même pas le nom ! » (rires). Six mois plus tard, ils trouvent pourtant une première date de concert, et finissent même par enregistrer quatre premiers titres originaux. « Tout à coup, je réalisais qu’avec le peu de choses dont je disposais, je pouvais écrire des chansons, trouver des mélodies, poser des mots, etc. » Quand Edouard se lance dans une phase plus folk, le groupe est mis entre parenthèse. « Il n’y a rien de définitif. Avec Joseph, on se voit encore souvent. Mais pour l’instant, chacun creuse ses propres projets. »

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Diplôme en psychologie – il a fait un mémoire autour de Leonard Cohen -, Edouard Van Praet a donc déjà lancé deux premiers ballons d’essai. Avec le rock comme ligne de conduite, aussi bien esthétique que philosophique« dans tout ce qu’il peut avoir de sincère mais aussi d’excentrique ». Mais sans s’empêcher de zieuter ailleurs – vers le jazz par exemple (sur Clementine), voire la chanson (Ivresse de minuit). « J’aime passer d’un endroit à l’autre, voire d’un personnage à l’autre. » C’est le psychologue qui parle. « Faire, dans une chanson, l’expérience de la compassion pour quelqu’un d’horrible, comme pour quelqu’un de bien, de pouvoir se mettre dans la peau du sage comme d’une personne dérangée. » Avec pour but ultime ? « Faire de l’art susceptible de rassembler les gens, de créer du lien ». Le pont Van Praet…

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