L’Enfer de Dante

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L’histoire est connue, quoique peu lue dans le texte, ardu et poétique, composé de 100 chants en italien du début du XIVe siècle et première partie de la Divine Comédie de Dante Alighieri avant Le Purgatoire et Le Paradis. Guidé par le poète Virgile, l’auteur même de cet archi-classique inscrit dans la pop culture va traverser les neuf cercles de l’Enfer afin de retrouver sa bien-aimée Béatrice. Soit traverser l’Achéron avec Charon le nocher, passer les limbes, croiser Diogène et tous les philosophes maudits, affronter Plutus le démon avare, avant Minos, le Minotaure, puis les centaures; trouver la source du Phlégéthon, et même chevaucher Satan lui-même, le tout entouré en permanence d’âmes damnées, torturées ou transformées en monstres… Autant de scènes avant tout spectaculaires qui se prêtent évidemment à un roman graphique effectivement dantesque et très librement adapté, dans lequel les frères jumeaux Brizzi, vieux pros de l’animation (L’Oiseau de feu dans Fantasia 2000) et des adaptations de romans (de La Cavale du Dr Destouches d’après Céline à L’Écume des Jours de Boris Vian), font des merveilles pour ceux qui aiment le crayon et le réalisme, même démesuré. Tel ce grand format édité par Daniel Maghen, qui mêle depuis quelques années édition et vente d’originaux, son premier métier -les planches de cet Enfer sont d’ailleurs déjà en vente dans sa galerie parisienne. Un roman graphique très pictural, qui inaugure une collection d’adaptations de grands classiques dont on se demande parfois s’ils sont destinés à être lus ou accrochés au mur. Les frères Brizzi travaillent déjà sur Don Quichotte.

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De Paul et Gaëtan Brizzi d’après Dante Alighieri, éditions Daniel Maghen, 160 pages.

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