Le décor ne pouvait être mieux choisi. Du pain bénit pour le scribouillard en quête d’ambiance « country ». Le rendez-vous est fixé chez François-Xavier Marciat. Le graphiste/guitariste-leader des Little X Monkeys est revenu récemment s’installer dans le village natal de son grand-père, près de Fosses-la-Ville, entre Namur et Charleroi. « On peut encore trouver des logements à prix abordables dans le coin. Et puis c’est la campagne ici. Il y a des ranchs plus haut. Tout le monde se connaît. Les fermiers du coin achètent nos CD, viennent à nos concerts… » A une heure de route à peine de Bruxelles, le paysage bucolique local est totalement passé au blanc. Dans le salon où sont dispersées plusieurs guitares, le musicien trentenaire a remis une buche dans la cassette. Les baffles jouent un vieux titre folk, qui semble tout droit sorti de l’anthologie américaine d’Harry Smith. On jette un oeil: le son sort bien d’un laptop, et non d’un vieux gramophone à pavillon…

Little X Monkeys a sorti son premier album en septembre dernier. Mystic River serpente entre country-blues (Walking On The Road), bluegrass (I Wanna Go) et énervements plus électriques (All The Russian Dolls). Tous les ingrédients de circonstances sont là: couinements de dobro, glissades de banjo et grosses lèches d’harmonica. Le son est volontiers brut, voire cracra –« On a enregistré le disque ici. Pour des raisons financières et puis parce qu’on n’aime pas trop non plus les choses trop produites. » L’argent qui aurait dû filer dans les heures du studio passe donc dans de l’achat de matériel…

Le groupe est récent. Il s’est formé fin 2011, quand François-Xavier a proposé à Marjorie Piret (chant) de décliner ses envies folk sous un format plus « roots ». « On a réalisé un premier EP. Sans qu’on n’ait jamais donné un seul concert, les premières propositions de dates sont arrivées. » L’été dernier, Little X Monkeys s’est encore retrouvé sur la même scène que l’Américain Pokey Lafarge ou aux côtés du Broken Circle Breakdown Bluegrass Band à Esperanzah!… Ce n’est pas le premier projet de Marciat. « Il y a dix ans, j’étais dans le… métal. » Il joue alors au sein de Negate, qui à l’époque lamine en effet de grosses coulées de hardcore. « Quand le groupe s’est arrêté, je me suis surtout concentré sur mes études. J’ai continué à faire de la musique, mais de mon côté, en cherchant ce que je voulais faire vraiment. J’ai toujours été éclectique, mais là j’ai eu envie de remonter le fil, en commençant par les années 70. J’ai fini par aboutir aux racines du folk et du blues. Je suis resté calé là-dedans. » Reste la question à 2 euros 50: comment et pourquoi des trentenaires namurois se mettent-ils à jouer une musique si « américaine »? « Je ne suis pas sûr. A côté de ça, j’écoute plein d’autres trucs par exemple… Le fait est que j’aime bien tout ce qui est « naturel ». Or, rien que dans la manière de la produire, c’est une musique qui n’est pas trop chargée. C’est toujours quelque chose de très direct, très authentique. C’est ce qui me plaît dans les vieux blues: c’est toujours une ligne droite, on ne tourne pas autour du pot. »

LITTLE X MONKEYS, MYSTIC RIVER, DISTR SKY MY HUSBAND/COD&S. EN CONCERT E.A. LE 5/02, À BRUXELLES (BOTANIQUE), LE 6/03 À CHÊNÉE (CC), LE 21/03 À LIÈGE (CASERNE FONCK)…

L.H.

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