Le Nid: Les fils de la mort ****

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La vie sexuelle des grands détraqués de l’Histoire a toujours fait fantasmer. Dans le cas d’Hitler, ce fantasme a pris des proportions démesurées. Marco Galli décrit ici le quotidien du Führer entouré de ses intimes et de sa garde rapprochée. Une ambiance chargée sexuellement plane sur l’ensemble de l’ouvrage, même si l’auteur italien ne consacre en réalité qu’une partie du livre aux pratiques sexuelles du dictateur. Il évite ainsi les éventuelles exagérations et le risque de tomber dans la caricature ou dans l’esthétique BDSM. Il décrit les soirées qui s’animent lorsqu’Adolf se retire dans ses appartements, laissant libre cours à la débauche des officiers, ses “fils de la mort” mis sous pression. Nous sommes dans le Nid d’Aigle, pendant ces quelques jours qui couvrent le débarquement des alliés en Normandie. Hitler est mis au courant de la situation, mais continue à rêver d’une victoire nazie à l’Est et à minimiser le danger venant à présent de l’Ouest. Seule Eva Braun et les bons soins du docteur Morel arrivent à calmer les hallucinations dont il souffre de plus en plus. Il y a du George Grosz et du Otto Dix dans le dessin caricatural -au sens noble du terme- de Marco Galli. Cependant, à l’inverse de ces illustres artistes, le dessin de l’auteur se situe plutôt dans le style ligne claire pour le trait, privilégiant des couleurs décalées comme si chaque personnage était éclairé par un spot différent. Le découpage particulier des gros plans sur les bouches baveuses, cuisses charnues ou poitrines généreuses accentue l’ambiance nauséabonde et hallucinée de cette fin de règne.

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De Marco Galli, éditions Sarbacane, 176 pages.

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