Le dessein

DE JONATHAN MUNOZ, ÉDITIONS GLÉNAT, 112 PAGES.

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Le client des librairies BD risque d’être surpris devant l’étal de son marchand de rêve préféré en tombant sur cet étrange album hybride. Il est l’oeuvre de Jonathan Munoz, un jeune dessinateur français qui publie ici son troisième album. Les deux premiers étaient plutôt du style dark-poético-loufoque à la maîtrise graphique bien assumée. Dans celui-ci, rien de tout cela: nous sommes dans une fable biographico-fictionnelle à tendance « théorie de la bande dessinée » façon Scott McCloud. Elle s’ouvre sur la énième lettre de refus qu’un jeune auteur essuie de la part d’une maison d’édition. Pris de doute, il est prêt à tout abandonner lorsqu’il rencontre un énigmatique personnage qui lui propose de manière autoritaire de devenir son maître. Il commence son apprentissage par quelques notions de bases pour la réussite d’une bonne bande dessinée. Le jeune auteur s’inscrit à un concours de dessin qui le mène au pied des premières marches du podium. Mais à peine la confiance installée entre les deux, le maître disparaît. En guise de résumé, et pour ne rien dévoiler, l’élève et ses amis partent à sa recherche et vont découvrir qui était vraiment cet étrange mentor. Comme dit plus haut, Jonathan Munoz a choisi ici un graphisme humoristique simple, en noir et blanc. Afin d’étaler sa palette graphique, l’auteur insère des dessins en couleur réalisés par son personnage ou par d’autres protagonistes du récit (notamment une belle mise en abyme). Le résultat est un O.D.N.I. (pour Objet Dessiné Non Identifié). Pour ce qui est de la fable bio, etc., l’auteur parle avec originalité du quotidien pas toujours rose des auteurs de BD. Le style ne plaira pas à tout le monde, mais reconnaissons-lui un certain talent et la maîtrise du développement, jusqu’à la conclusion, d’une histoire.

C.B.

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