Le Centre Pompidou s’ouvre au Web

© Centre Pompidou
Stagiaire Le Vif

Depuis octobre dernier, le site Internet du Centre Pompidou permet l’accès libre à plus de 70.000 oeuvres de leur collection. C’est une première dans le petit milieu des musées.

À voir sur www.centrepompidou.fr

Dès son ouverture en 1977, le Centre Pompidou a cherché à ouvrir aux publics les plus larges l’accès à la création de notre temps. Aujourd’hui, cet enjeu doit intégrer la révolution numérique qui redéfinit les conditions de production et de diffusion des contenus culturels. À contre-courant du géant Google, le musée français est parti en croisade seul pour proposer l’entièreté de sa collection à tous les internautes, et ce gratuitement.

Gratuit, gratuit et encore gratuit

L’élément clé pour la diffusion de la culture est sans aucun doute sa facilité d’accès. Pour y parvenir, l’ensemble du contenu se devait d’être gratuit. Et cette gratuité à un coût. Pour chaque oeuvre, les droits de diffusions ont dû être demandé. La plupart des artistes cèdent volontiers les leurs, mais pas tous. Pour ceux-là, d’importants moyens ont été attribués afin de payer les dits droits. En comptant la globalité du projet, on estime à 12 millions l’investissement concédé pour mener à bien ce projet. Une somme considérable qui permet la mise à disposition à tout un chacun de plus de 70.000 oeuvres numérisées. En comparaison, le Centre Pompidou n’expose « que » 2000 créations à Paris.

Ce qui frappe en premier lieu lorsqu’on se rend pour la première fois sur le site du Centre Pompidou, c’est sa mise en page. On oublie le site factuel qui ne donne que l’information basique. On n’est pas non plus dans une visite guidée où l’on entend le car de japonais crier à côté de soi. Ici, l’internaute sera « baladé » d’une page à l’autre au rythme de ses envies. Grâce à l’indexation réalisée par la société Numen, il est possible de naviguer entre les mouvements artistiques, les thématiques et directement via les oeuvres. Chaque oeuvre est visible en haute définition allant jusqu’à pouvoir observer les craquelures de la toile. Cependant, ne vous imaginez pas pouvoir télécharger une seule de ces images, les droits vous savez….

L’art ne se résume pas aux deux-trois coups de pinceau ou à la truelle utilisée. L’oeuvre que l’ont peut observer est (bien souvent) le fruit d’une longue réflexion de l’artiste (même Piero Manzoni et ses cacas en boite). Ainsi, la mise à disposition d’archives parlant de l’oeuvre sous forme de textes, de vidéos, d’extraits audio, sont consultables directement via la page de l’oeuvre. Le site a été pensé pour permettre une interconnectivité avec tout le catalogue.

Mon musée rien qu’à moi

Dans la veine des agrégateurs de contenu, le Centre Pompidou Virtuel permet de personnaliser sa page d’accueil. Mais la richesse d’un musée ce n’est pas de voir ce que l’on connaît déjà, mais de découvrir. Pas de soucis là dessus, les recommandations et l’indexation déjà abordées au-dessus sont là pour ça. Et pour ceux qui ne savent pas quoi rechercher, le site propose un magazine vidéo reprenant l’actualité générale du Centre pour donner des idées de recherches.

Le mobile n’est pas oublié. Le site Internet est déjà disponible sur toutes les plateformes possibles grâce au HTML5. L’année prochaine, une application dédiée au centre devrait voir le jour. Cette future appli aura pour but, en plus de permettre la consultation du site, d’accompagner le visiteur du Centre Pompidou pendant sa visite. À la manière de Google Goggles, il sera possible de scanner une oeuvre et d’en savoir un peu plus sur celle-ci. À l’heure actuelle, une application éphémère (uniquement pour iPhone) est disponible sur l’exposition Dali.

Nicolas Giner

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