Le 67e Festival de Cannes est officiellement ouvert

Chiara Mastroianni et Alfonso Cuaron déclarent ouvert le 67e festival de Cannes. © AFP
FocusVif.be Rédaction en ligne

Robes longues, smokings et déjà des critiques acerbes. Le 67e Festival de Cannes s’est ouvert mercredi soir avec « Grace de Monaco » pour une première montée des marches glamour, histoire de compenser l’accueil glacial reçu le matin par le film d’Olivier Dahan.

L’honneur d’ouvrir cette édition est revenu au réalisateur oscarisé Alfonso Cuaron (« Gravity ») et l’actrice Chiara Mastroianni, dont le père Marcello éclaire de son charme l’affiche du Festival.

Peu avant, le maître de cérémonie Lambert Wilson et l’actrice Nicole Kidman avaient dansé une rumba endiablée entre les rangs du Grand Théâtre Lumière et souhaité un bon anniversaire à Tim Roth, 53 ans, qui incarne Rainier dans « Grace de Monaco » et à la cinéaste américaine Sofia Coppola, 43 ans, membre du jury cette année.

La présidente du jury Jane Campion a déclaré toute sa flamme à un festival sans qui sa « carrière n’aurait pas été possible ». La cinéaste néo-zélandaise est unique détentrice d’une double Palme d’or, celle du court métrage (« Peel » en 1986), et du long métrage pour « La leçon de piano » en 1993. Clin d’oeil à cette oeuvre, le compositeur britannique Michael Nyman est monté sur scène interpréter au piano l’inoubliable partition du film.

Au cours d’une cérémonie plutôt enlevée, Lambert Wilson a rendu hommage au cinéaste français Alain Resnais, récemment disparu.

Les invités du festival devaient ensuite assister à la projection de « Grace de Monaco », interprétée par une Nicole Kidman éblouissante mercredi soir dans une robe bustier bleu électrique incrustée de pierreries. Le film avait été accueilli très fraîchement dans la matinée en projection de presse, les Anglo-saxons étant les plus virulents envers un film « qui n’est pas un biopic », a rappelé Olivier Dahan, mais une « fiction inspirée de faits réels ».

« Grace de Monaco » qui se concentre sur une période clé de la vie de la princesse, alors que Alfred Hitchcok lui demande de revenir tourner à Hollywood, sur fond de conflit fiscal entre le général de Gaulle et le prince Rainier.

Le film avait déjà été précédé de plusieurs polémiques, avec les héritiers de Grace qui ont fustigé un détournement de l’Histoire et avec le distributeur américain qui voulait un autre montage pour les Etats-Unis avant finalement qu’un accord soit trouvé. Bien loin des paillettes de Cannes, le prince Albert II de Monaco et la princesse Charlène se trouvaient en visite dans le Cantal (Centre de la France), dans le « comté de carlades », territoire qui fut jadis monégasque.

Parmi les stars figuraient l’ancienne maîtresse de cérémonie Audrey Tautou, ou l’actrice et réalisatrice française Nicole Garcia, présidente du jury de la Caméra d’or, un prix qui récompense le meilleur premier film présenté sur la Croisette toutes sections confondues.

D’ici le 25 mai, Robert Pattinson, Julianne Moore, Kristen Stewart, Hillary Swank, Ryan Gosling, Tommy Lee Jones, Catherine Deneuve, Guillaume Canet ou Marion Cotillard fouleront aussi le tapis rouge en compétition ou dans d’autres sections.

La course pour la Palme d’or, remise le 24, débute jeudi avec l’entrée en lice des deux premiers films: « Mr. Turner » du Britannique Mike Leigh et « Timbuktu » du Mauritanien Abderrahmane Sissako.

D’autres cinéastes, déjà récompensés ou pas, seront également en lice comme les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui tenteront de marquer l’histoire cannoise avec peut-être une troisième Palme d’or pour une nouvelle chronique sociale, « Deux jours, une nuit ».

Le doyen Jean-Luc Godard, 83 ans, sera aussi en compétition pour « Adieu au langage », ou encore le petit prodige canadien Xavier Dolan, 25 ans seulement, et aussi le nouveau film du Français Michel Hazanavicius, « The Search », après l’immense succès de « The Artist ».

Un autre film attire toute l’attention des festivaliers, le très sulfureux « Welcome to New York », inspiré par l’affaire DSK, signé de l’américain Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu. Le distributeur Wild Bunch qui a évoqué des « pressions » contre le film le projettera bien samedi soir mais pas dans le palais des festivals.

Lors de la traditionnelle conférence de presse du jury dans l’après-midi, Jane Campion, n’a pas donné d’indication sur la manière dont elle envisageait de juger ses pairs.

Elle a en revanche souligné une nouvelle fois le manque criant de femmes dans l’industrie du cinéma. « Les femmes ne sont pas assez représentées » parmi les réalisateurs, a-t-elle dit. « Seulement 7% des films sur les 1.800 films soumis au Festival pour la sélection, sont réalisés par des femmes ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content