L’Artiste à mi-temps

© National

Comment une école professionnelle perdue en Moselle pourrait-elle stimuler les grandes ambitions de ses élèves? Le Lycée Aristote Briand, véritable poubelle de l’éducation nationale française, n’attire pas non plus de prestigieux enseignants. Il ne sera d’ailleurs pas question ici du corps professoral -aussi compétent qu’il puisse être-, mais bien d’un assistant pédagogique, en la personne de Timothée Ostermann, aspirant auteur de bande dessinée qui a accepté ce poste contraint par un estomac criant famine. Comment motiver, se demande-t-il, une bande de moules amorphes obligées de choisir une orientation professionnelle à 14 ans, alors que lui-même se pose la question de sa présence ici? Faut-il pleurer? S’enfuir? Baisser les bras? Non, en faire une bande dessinée! Ostermann y croque tous ces gamins, leurs travers, leurs questionnements, leurs parcours pas toujours roses, avec beaucoup d’humour mais également beaucoup d’humanité. Si les réactions et les propos de ces filles et garçons sont souvent hallucinants et parfois inquiétants, on sent bien une certaine affection de l’auteur pour eux malgré le gap culturel qui les sépare. Un nouvel anthropologue serait-il né? Petit bémol pour le lecteur belge: un lexique des acronymes français ne serait pas superflu pour une compréhension optimale.

De Timothée Ostermann, éditions Sarbacane, 256 pages.

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