Critique | Musique

[L’album de la semaine] Adele, la voix du milieu

Adele © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Quatre ans après le triomphe de 21, Adele confirme qu’elle est la chanteuse la plus marquante de sa génération, à défaut de renouveler la formule sur 25.

Le succès spectaculaire de Hello, premier single extrait du nouvel album d’Adele, ne laissait pas planer beaucoup de doute: à peine sorti, 25 caracole déjà en tête des ventes. L’album s’est ainsi retrouvé en tête des téléchargements iTunes dans 110 pays (sur 119…). Aux Etats-Unis, quelque 3,38 millions d’exemplaires ont d’ailleurs été écoulés lors de la première semaine. Le fait que l’album n’a pas été rendu disponible sur les plateformes de streaming habituelles devrait encore faciliter la tâche.

En clair, l’emballement est incontestable. Et donc suspect? Si le plan marketing a bien fonctionné, on ne peut en tout cas pas dire qu’il a été absolument massif -bien plus que la déferlante publicitaire, c’est bien le single Hello qui a assuré la « prise »… Aussi typique soit-il, le plébiscite d’Adele peut d’ailleurs s’expliquer facilement: par la voix, les grandes ballades romantiques, une certaine humilité aussi… Si on veut s’amuser à prendre un peu de hauteur, le succès annoncé de 25 est même d’autant plus logique qu’il vient clôturer une année qui a en effet été marquée par le retour d’un certain songwriting classique. Le nouvel album d’Adele, dont elle co-signe l’intégralité des onze titres, file droit…

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Full sentimental

En choisissant comme titre une nouvelle (et dernière) fois l’âge auquel le disque a été composé, Adele a le mérite d’annoncer la couleur: 25 se situe bien dans la lignée de ses deux albums précédents. Comme le temps et l’âge avancent, il est toutefois également différent. En tout cas de 19: de la variété et la légèreté de ce premier essai, il ne reste quasi plus rien. Le disque suivant, la borne 21, entamait lui un virage américain (plus country-soul). Le nouveau 25 le confirme: comparée à ses débuts à Amy Winehouse, Adele est aujourd’hui plus proche de Barbra Streisand. On s’est pas mal moqué de Damon Albarn, après la collaboration avortée avec sa compatriote, quand celui-ci suggérait que les nouveaux morceaux sonnaient très « middle of the road », entendez consensuel. A l’écoute de 25, il est pourtant difficile de contredire le leader de Blur.

A côté des ballades piano, Adele a bien l’une ou l’autre ouverture à proposer, quand elle travaille par exemple avec le producteur Danger Mouse (River Lea) ou même le hitmaker suédois Max Martin (Send My Love (To Your New Lover)). Sur Millions Years Ago, elle semble réinventer le générique de M.A.S.H. (Suicide Is Painless), en la promenant du côté de Broadway, tandis qu’I Miss You montre que le fidèle Paul Epworth reste le plus habilité à trouver le bon emballage pour les torch songs d’Adele. Tout cela n’empêche cependant pas l’album de céder un peu trop facilement à l’exercice sentimental, pas toujours à la hauteur de la voix de son interprète.

Grosse production, 25 n’est pas raté: il est juste sans surprise. Mais fallait-t-il réellement en attendre d’un disque qui succède au plus gros best-seller de la décennie? That’s the question…

DISTRIBUÉ PAR XL RECORDINGS.

>> Lire égelement L’idylle Adele: comment expliquer une telle unanimité?

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