La Vie balagan de Marceline Loridan-Ivens

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« Toute sa vie, on a l’âge du traumatisme qu’on a vécu. Alors toute ma vie, j’aurai quinze ans. » Ainsi parlait Marceline Loridan-Ivens au micro d’Yves Jeuland, sur une scène parisienne, en 2014, où elle racontait, poignante et drôle, son existence marquée par la déportation. Disparue en septembre 2018, cette femme au destin hors du commun, qui a rencontré Simone Veil à Auschwitz-Birkenau, où elle fut deportée avec son père après avoir été arrêtée le 29 février 1944, à quinze ans, a brillé de mille feux et mené une existence d’une curiosité avide, tous azimuts – » balagan » signifie « bordélique » en hébreu. Son témoignage, un peu alourdi par le dispositif de l’entretien scénique, raconte les déchirements, les privations et l’horreur. L’émotion noueuse et abondante à l’évocation de son père, qu’elle ne reverra pas après le camp. Elle parle de ses faims de documentaristes (18 films), de sa jeunesse retrouvée à Saint-Germain, de cet appétit de vie adolescente qui n’aura pas quitté cette figure essentielle et exemplaire.

Documentaire d’Yves Jeuland.

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