King Hannah

« Tell Me Your Mind and I’ll Tell You Mine »

L’histoire fait un peu « scénar » de comédie romantique hollywoodienne. Avec un décor planté dans le nord-ouest pluvieux de l’Angleterre et en toile de fond la scène rock indé liverpuldienne. Craig Whittle a créé King Hannah avant qu’Hannah elle-même le sache et même tout simplement qu’Hannah le connaisse. Whittle l’avait vue jouer mais ne l’a réellement rencontrée que quand elle a dû lui montrer les rudiments d’un boulot dans un bar. Il l’a convaincue de jouer de la musique avec lui. Elle a fini par se dévoiler. King Hannah est originaire de Liverpool. Ni très Beatles ni très Coral. Quelques guitares à la Echo and the Bunnymen tout au plus. Il y a par contre du Jennifer Charles et du Elysian Fields, du Hope Sandoval et du Mazzy Star dans la voix et les chansons d’Hannah Merrick. Tell Me Your Mind and I’ll Tell You Mine est un E.P. éthéré qui évoque un tas de choses mais surtout l’amour de la dream pop et du travail bien fait. Sharon Van Etten ne s’y est pas trompée et a partagé ses louanges sur Instagram. Soutenue par la BBC, King Hannah n’en a que faire des formats radio. Pendant quasiment huit minutes, Meal Deal crée des volutes au plafond du van tandis qu’il se promène dans des paysages abandonnés. Bill Tench rappelle Julia Jacklin. Crème brûlée tournoie au loin. Mirage? Poussée de fièvre? Une tension PJ harveyenne (en bien moins rêche) se glisse çà et là. Prometteur, King Hannah ne devra plus beaucoup patienter pour son couronnement. À défaut d’aller le chercher sur scène, le tandem peut déjà se remettre à l’ouvrage et plancher sur son premier album.

Distribué par City Slang/Konkurrent.

7

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