Je n’aime plus la mer

© MICHAEL INZILLO

Ils sont venus en Belgique pour être en sécurité, ont bravé la Méditerranée, les montagnes et les réseaux d’esclavage modernes… Et pourtant. Si pratiquement la moitié des enfants demandeurs d’asile obtiennent le statut de réfugiés, les autres sont renvoyés dans le pays qu’ils avaient fui.

Chaque année, près de 6 000 gosses trouvent refuge en Belgique. Parmi eux, une cinquantaine, accompagnés de leurs parents, sont pris en charge au centre d’accueil de Natoye, entre Namur et Ciney. Tous y attendent une réponse favorable à leur demande d’asile. Pendant des mois. Parfois des années. C’est là qu’Idriss Gabel est parti promener sa caméra. Yalda raconte la violence des talibans. Les signes de détresse avec les téléphones parce que le bateau est troué et se dégonfle. Lisa, elle, explique la disparition de son papa. Et Mohammed, qui menait une vie paisible en Irak, se souvient de la terreur instaurée par Daesh. « J’ai écrasé un squelette pendant le voyage », « Je n’aime plus la mer », écrivent les mioches pour accompagner des dessins qui parfois font froid dans le dos. Ces petits héros, rescapés de l’horreur, Gabel a appris à les connaître avant de commencer à les filmer dans leur quotidien. Visages en gros plan. À hauteur d’enfant… Certains sont un peu plus vieux comme Hassan. Ils viennent d’Afghanistan, d’Érythrée, de Syrie, sont hauts comme trois pommes et ont déjà connu l’horreur. Ils la racontent ici avec un franc-parler désarmant. Un documentaire pudique, juste et bouleversant à montrer à tous ceux qui veulent fermer les frontières.

Documentaire d’Idriss Gabel.

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